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Critique de Lencreuse


Emilienne Balthus vient de s'éteindre. Elle laisse à son vieil ami, Henri Chaumont, des carnets remplis d'une folle passion, celle qu'elle a vécue, des années durant, avec Léopold. A l'évocation de ces instantanés dont Henri fut le témoin discret et fidèle, le vieil homme se livre à son tour. Lui, l'ami cher, a passé sa vie à dissimuler son attirance pour ceux de son sexe et n'a eu de cesse d'être présent aux côtés des femmes, celles des autres. « J'étais un jeune homme plein d'avenir, je suis un homme sans passé ; on se gaspille. » C'est l'amer constat que fait Henri à l'évocation d'une vie où il ne fut finalement que le personnage secondaire de celle des autres.

Ce beau roman m'a laissé une bien étrange impression à la lecture: il est intemporel. le style, la langue même des personnages peuvent laisser croire que l'on plonge dans un roman d'une autre siècle… le XIXème peut-être ? Puis de temps à autre, le rappel d'une époque : ces voitures qui roulent vite, ces adolescents qui portent des jeans serrés et des tee-shirts informes sont bien d'aujourd'hui. Des signes qui sonnent étrangement comme des anachronismes. Un décalage qui perturbe peut-être parfois la lecture et l'univers que l'on se construit pendant la lecture. Mais cette intemporalité sert aussi l'histoire, celle d'un amour fol, déraisonnable mais vécu jusqu'au bout avec la souffrance qu'il engendre. L'histoire d'Henri, elle aussi, n'a pas besoin de cadre précis. Aujourd'hui, jadis ou demain, de telles destinées donnent matière à de belles pages de la littérature.
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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