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Critique de michfred


Pour sauver le patrimoine, tous les moyens sont bons, encore faut-il le faire En toute impunité...

En fait de patrimoine, il s'agit plutôt, ici,  d'un "matrimoine" ...

Il faut savoir que les  La Diguiere,  de la grand'mère, encore séduisante, aux petites-filles, deux étudiantes prometteuses,  en passant par les filles, toutes deux actives et salariées, et jusqu'à la gouvernante, une La Diguiere de coeur qui refuse ses gages par dévouement,  ont, toutes les six, un manoir du XVIIIe à la place du coeur.

Mais un manoir qui se délabre et se dégrade, inexorablement..

C'est un organe vital mais vorace : non content de vampiriser leurs énergies, leur débrouillardise et leurs maigres ressources, il réclame du sang neuf,  de toutes ses tuiles, lambris, salons , galeries, trumeaux et  verrières. ..

Chaque année, les six femmes se voient obligées de sacrifier pour la vendre une pièce rare du mobilier d'époque  qui y subsiste encore . Les pièces , une à une, lentement se vident. Bientôt il n'y aura plus rien ...Et il y a cette toiture à refaire...

C'est une évidence: le château a besoin d'un mécène riche, docile et,  si possible, convaincu.

Bref, amoureux.

Du château mais,  avant lui, de sa propriétaire, Madame la Diguière en personne, vieille dame indigne et tout à fait charmante,  que sa tribu envoie chasser l'oiseau rare dans le seul endroit qui  regorge encore de vieux messieurs riches et égrotants: une ville d'eau, Vichy.

On aimerait donc que l'élu ait le portefeuille bien rempli, le coeur tendre et la santé un peu fragile. Qu'il n'aille surtout pas se figurer qu'il devient le "maître du château" en épousant sa propriétaire...

Sujet léger,  presque futile , traité avec élégance et charme par une Jacqueline Harpman qui se projette malicieusement  dans cet "Arsenic et Vieilles Dentelles" à la française et dans cette vieille dame si délicieusement immorale.

Le lecteur savoure vieilles pierres, et modernes manigances sans rechigner.

Une lecture plaisante, à consommer,  à l'heure du thé , dans une vieille bergère en chintz décolorée par le soleil...
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