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Critique de Steamkeupon


Je connaissais “Fatherland” grâce au film vu il y a une quinzaine d'années (avec le ténébreux Rutger Hauer) et donc j'étais curieux de lire le roman de Robert Harris.
Ce polar uchronique débute par une banale enquête policière qui peu à peu nous entraîne à découvrir les rouages d'une terrible machination : éliminer toutes traces, toutes preuves, tous témoins d'un événement historique ô combien épouvantable et barbare.

Les histoires relatés sont réalistes et tiennent la route. Harris s'est en effet basé sur des faits, des personnages ayant réellement existés, comme par exemple Wilhelm Stuckart, officiel du parti nazi qui participa effectivement à la conférence de Wannsee le 20/1/1942 où fut mis en musique « la solution finale de la question juive »… comme quoi la réalité peut être bien plus choquante que l'imagination d'auteurs de fiction !

Sa description de Berlin est à l'image de la machine nazie qui la dirige : froide, impersonnelle. La ville est écrasée par des monuments gigantesques à la démesure de son führer. La population allemande est décrite comme étant asservie, rabaissée à l'état de robots tout juste bons à suivre les ordres, quels qu'ils soient. La pensée individuelle est bannie, interdite, pourchassée pour être remplacée par la seule pensée valable : celle du parti… à un tel point qu'il est normal qu'un fils trahisse son propre père car celui-ci n'accepte pas de rentrer dans le moule !
En gros : Harris nous décrit le monde parfait selon le National-Socialisme ! Heureusement, l'Allemagne a perdu la guerre et nous n'en sommes pas là… C'est vrai quoi, nous sommes bien mieux lotis avec « Secret Story » dans notre petite lucarne et une liberté d'expression (presque) sans barrières, non ?!

Au final, j'ai aimé ce livre pour l'éclairage apporté à un pan de l'Histoire que je connaissais très mal. L'ambiance y est lourde, oppressante et si elle devait avoir une couleur, ce serait le gris. Et pas 50 nuances de gris, non, juste un gris plombé, à l'image du ciel berlinois. La description de la société, des rapports géopolitiques entre les différents anciens belligérants est tout à fait crédible pour peu que l'on s'imagine le IIIe Reich ayant gagné la seconde guerre mondiale.

A la lecture de certaines critiques, j'ai constaté que des lecteurs avaient trouvé la « vérité finale » téléphonée, trop évidente. Peut-être… Et pourtant, si l'Allemagne nazie avait écrasé les forces alliées, n'aurait-elle pas tout fait pour garder enfoui son plus nauséabond secret ? Ne dit-on pas que l'Histoire est écrite par les vainqueurs ?

Pour cette belle leçon d'Histoire uchronique : 7,5/10
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