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Critique de Voirac


JEUX D'ENFANTS PENDANT LA GUERRE.
L'auteure, Johanne Harris, est anglaise de mère française, ce qui lui a sans doute permis de s'imprégner de la culture maternelle pour écrire un roman de terroir qui se déroule en Anjou pendant l'occupation allemande.
Framboise revient -sans être reconnue- dans son village natal cinquante ans plus tard, rachète et retape la maison familiale et y ouvre une crêperie dont le menu est inspiré d'un carnet-recettes qu'elle a hérité de sa mère. Mais elle va aussi y découvrir, entremêlés dans les recettes ou en langage codé, les notes de la vie trouble et secrète de de sa mère accusée d'être une « putain à boche » à l'origine de la mort de onze otages. Elle pourra ainsi expliquer rétrospectivement son comportement de veuve tantôt tendre et maternelle tantôt rude et cruelle, rythmé par de méchants épisodes d'épilepsie difficiles à soigner en ce temps de restrictions. Il se trouve que les auras de ces crises sont la perception d'une odeur d'orange qui annoncent la perte de connaissance. Framboise mettait largement à profit ce symptôme pour neutraliser sa mère « à la demande ». Les cinq quartiers de l'orange sont les cinq chapitres mais aussi le partage d'une orange et de ses conséquences.
A l'époque les trois gamins de la famille vivaient leur vie insouciante de gosses au bord de la Loire, les cabanes, la pêche, puis des jeux de moins en moins innocents avec la délation auprès des soldats allemands en échanges de quelques chocolats revues ou canne à pêche. Framboise, âgée de neuf ans, s'est attachée à l'un d'entre eux puis en est devenue amoureuse en exprimant des sentiments et une sensualité toute infantile remarquablement décrits.
L'alternance narrative allant de la période d'enfance à l'âge adulte est bien balancée et facile à intégrer. Elle fait progresser le lecteur dans cette époque trouble de la guerre et ménage progressivement le dénouement.
Un excellent roman à 5 étoiles, en félicitant la traductrice Jeannette Short-Payen.

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