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Critique de Thyuig


Thyuig
03 septembre 2011
De Marquette à Veracruz serait peut-être bien le pendant masculin à dalva. Mais en moins fin. Non ? En plus grossier, plus laborieux, un soucis d'efficacité qui poindrait. Je ne sais pas. Dalva figure LA femme, mais David Burkett n'est en aucun cas l'homme. Il est cet être compliqué, coincé dans une hérédité glaçée qui reproduit depuis quatre génération la même identité au premier mâle de la famille. le roman tente de déméler l'héritage, la transmission, les maux familiaux mais qui irait pleurer sur le sort d'un homme qui n'aurait passé sa vie qu'à se torcher le cul dans de la soie ? David Burkett est une énigme.
Autant Dalva, dont la situation financière ressemblait à s'y méprendre à celle de Burkett dégageait à chaque mot une empathie propre à mouiller à tout moment nos yeux de lecteur, autant nous restons spectateur de la déconfigure de David Burkett. de Marquette à Veracruz agit comme un miroir inversé à Dalva. On l'aime elle autant qu'on pourrait le détester lui. Curieux. ou alors ai-je un regard masculin sur cette histoire et des yeux de femme m'auraient garanti une plus grande acuité.
N'en demeure que le roman dérange dans sa réussite, car on le lit sans mal, y retrouvant même des moments d'une grace infinie souvent par ses magnifiques portraits de femmes déployés : Vernice, Vera, Riva, Cynthia, moins Polly et Laurie, mais tout de même, quel talent chez Harrison à mettre en avant toute la beauté de ces femmes. Ses femmes.
De Marquette à Veracruz emporte loin dans l'étude de l'hérédité, de la transmission et l'acceptation des fautes passées, de leur pregnance au présent, parasitant l'existence comme une tique qui continuerait éternellement à vous pomper le sang, vous la voyez grossir mais jamais vous n'oseriez l'arracher à votre peau de peur de mettre à nue sa cicatrice purulente.
Jim Harrison ou le grand écrivain du stigmate. Et comme il y a forcément une cicatrice dans l'acte d'enfanter, il est surtout cet écrivain qui parle des femmes.
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