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Certainement pas du niveau d'un 1984 ou d'un Fahrenheit 451 mais c'est un plutôt bon thriller d'anticipation , très addictif et facile à lire : les personnages sont attachants et la fin assez réussie ...La portée philosophique n'a pas changé ma vie mais j'ai passé un bon moment .
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Bienvenue à MotherCloud, une entreprise de commerce en ligne qui a supplanté tous les autres commerces des USA et pratiquement du monde entier, toute ressemblance avec Amazon, Alibaba ou d'autres sites n'est pas fortuite, évidemment. Rob Hart nous présente un futur tellement proche que nous pouvons le toucher du doigt, tout y semble si réaliste et vrai, hormis la crise climatique, qui est bien plus avancée dans le livre que dans la réalité, mais si nous continuons ainsi, nous y courons.

Nous suivons trois protagonistes : Paxton, un ancien gardien de prison, qui a crée son entreprise avant de se voir ruiner par MotherCloud et qui n'a d'autres possibilités que d'y postuler, Zinnia, une gentille fille qui est en réalité une espionne industrielle chargée d'étudier le système énergétique et Gibson Wells, le fondateur de l'entreprise, atteint d'un cancer en phase terminale, qui fait une dernière tournée dans les Cloud et explique son projet sur son blog. Leurs points de vue alternent pour former un roman choral.

La vie est devenue presque impossible à l'extérieur du fait des ravages causés à l'environnement : chaleur caniculaire, montée des eaux et pollution. L'économie ne se porte pas mieux, MotherCloud a peu à peu supplanté tous les commerces, les gouvernements sont corrompus et se laissent dicter leur conduite par le géant qui livre tout ce qu'on veut très rapidement par drone. Les MotherCloud sont d'immenses complexes, de la taille d'une petite ville où des ouvriers réduits à l'état de numéros font un travail abrutissant, surtout les préparateurs, vivent dans des cages à lapins et consomment sur place.

Ce roman est vraiment une réussite, à la fois dystopie et thriller, il nous décrit un futur pas si improbable et sans doute déjà une réalité pour les employés de certaines entreprises d'e-commerce. le suspense est très bien entretenu et les pages défilent. Paxton est un personnage vraiment très réussi, qui démontre bien l'emprise que ce système peut avoir sur les individus pour en faire des moutons dociles. Il a travaillé des années pour pouvoir créer sa propre entreprise, a été ruiné par MotherCloud et s'y fait embaucher par nécessité. Il est plein de rancoeur envers Gibson, mais très vite son besoin d'approbation et d'un certain confort lui fait accepter le système et y participer activement. Il lui faut beaucoup de temps pour voir la corruption de l'organisation. Il subit les évènements et ne fait aucun choix, c'est finalement plus facile de croire ce que les disent ses supérieurs que de réfléchir par lui même.

Le personnage de Gibson est aussi très intéressant. Il explique son projet, qui partait sur de bonnes intentions, mais chacun sait que l'enfer est pavé de bonnes intentions, surtout l'enfer que l'on fait subir aux autres pour s'enrichir sans limite, tout en croyant – hypocritement ou non – agir pour le bien commun. Il a complètement perdu de vue la réalité.

Au niveau de la forme, ce roman est très bien écrit, très fluide et sans patois de Canaan comme c'est souvent le cas avec les dystopies. Certains paragraphes sont répétitifs, pour marquer le déroulement de la vie des héros qui travaillent, dorment consomment et recommencent le même cycle indéfiniment. Ils ne sont pas surveillés par des caméras mais pistés par leur montre GPS, ils sont espionnés et évalués en permanence, menacés de licenciement si leur évaluation ne comporte qu'une étoile.

Ce roman addictif rend hommage à Orwell, Bradbury et Atwood, il nous montre ce que peut être un monde où le capitalisme débridé, l'ultra-libéralisme et le consumérisme sont poussés à leurs extrémités. Il est effrayant et devrait nous interroger sur notre vision de la vie et nos réels besoins. Merci à Netgalley et aux Editions Belfond pour ce superbe roman à ne pas manquer.

#MotherCloud #NetGalleyFrance
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Intéressante anticipation de ce que sera certainement le monde lorsque l'effondrement énergétique puis le dérèglement climatique auront permis à Amazon, pour l'Ouest et à Alibaba-Aliexpress pour l'Est, de prendre tous les pouvoirs. Intéressant aussi d'imaginer ce que nous deviendrons lorsque certains d'entre nous n'auront pas le passeport vaccinal comme ceux de Mothercloud qui n'ont pas la montre.
Le roman manque de profondeur et d'analyse contrairement à Ecotopia de Callenbach, du coup je reste un peu sur ma faim, j'aurais aimé lire le point de vue de Hart sur la vie dans ce monde en dehors de Mothercloud. Mais ce n'est pas grave, je l'imagine et d'autres romans plus dystopiques, notamment dans la littérature kidult comme Les Fragmentés, le Labyrinthe, Hunger Games (auquel j'ai pensé immédiatement en voyant ces riches amis du régime actuel et y appartenant s'amuser et aller au restau, alors que des gens du peuple prenaient des amendes pour avoir dégusté un rosé sur la plage)... donnent très bien une vision d'un monde invivable soumis aux diktats des lobbies et des riches.
Donc pour moi il s'agit plus d'anticipation que de dystopie car le réel est plus prégnant dans Mothercloud que dans les dystopies qui semblent encore assez lointaines même si la dictature sanitaire actuelle nous en approche, ainsi que l'effondrement monétaire/économique (les cryptomonnaies) qui a commencé, l'effondrement énergétique dans une 10aine d'années puis l'effondrement climatique nous rendent ce futur de plus en plus possible.
Un bon bouquin à lire donc !
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Un monde fantastique, du travail pour tous, avec logement, assurance santé, bref le rêve. C'est le monde du futur avec MotherCloud.
Bien sûr hors MotherCloud point de salut : épidémie, canicule, plus d'eau ni de nourriture.
Ce roman est très bien pensé, il fait surtout froid dans le dos, car comme Atwood ou Orwell, l'auteur part de bases concrètes pour les pousser à l'extrème, un peu comme dans Black Mirror.
Accrochez-vous on est déjà dans MotherCloud. Un gros coup de coeur pour moi.
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Excellent et glaçant... On se demande si cette histoire pourrait vraiment se produire. le suspens est limité, mais la vision du monde est vraiment intéressante. Parfois, on ne se sent pas très bien en lisant : on mange des choses vraiment étranges dans ce Mothercloud. J'ai hâte de voir l'adaptation de ce livre au cinéma.
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Une dystopie qui fait froid dans le dos où le ‘e-commerce'' gouverne le monde. Un Monde où le réchauffement climatique a mis à mal l'économie et la vie de ses habitants. MotherCloud est la première entreprise de e-commerce du Monde où leurs employés vivent sous des bulles réfrigérées comme de bons petits soldats : ils dorment ‘mothercloud', ils travaillent ‘mothercloud', ils mangent ‘mothercloud'. Tout est calculé pour la rentabilité, chacun de leurs mouvements est enregistrés, surveillés : l'Humain passe au second plan. Ce futur ne m'a semblé pas si loin de notre réalité et pas si impensable que ça.
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Toute ressemblance avec l𠆞ntreprise au sourire qui commence par A et finit par zon ne serait que fortuite.

L𠆚uteur nous livre un post apocalyptique sans zombie, ni invasion extraterrestre mais digne d’un épisode de Black Mirror où une entreprise par le laxisme des gouvernants et le cynisme des consommateurs à créer un monopole. Mais à quel prix ?

Dans ce monde où tout se consomme, même les humains, pas de cannibalisme, mais on parlera plutôt d𠆚liénation, d𠆞ndoctrinement et de rébellion.

Ce roman se base sur une alternance de 3 points de vue : ceux des trois personnages principaux : à travers leur regard on découvre les deux côtés du miroir : côté dirigeant et côté employé, côté berger et côté moutons.

On prend conscience de la mise en place du système avec la standardisation vestimentaire à travers la couleur des polos ; standardisation productive – on assiste à des journées abrutissantes et toujours les mêmes à travers une construction répétitive de leur journée l�rutissante.

La mise en place de ce système va leur faire perdre leur repère petit à petit et insidieusement les endoctriner jusqu’à leur faire oublier leurs propres résolutions notamment pour l’un des deux personnages. Petit air de 1984 … les thématiques, déjà abordé dans 1984, sont ici reprises. Mais peut-on éteindre l’étincelle de la Révolution ?

Ce thriller est long à se mettre en place, les 100 premières pages présentent le contexte, l𠆞nvironnement, le fonctionnement du Cloud. Elles m’ont paru interminables. J𠆚i eu du mal à comprendre les intentions de l𠆚uteur. Une fois, ce décor planté le thriller peut commencer, il est certes prévisible, mais il est bien mené et le rythme s�élère.
Le plus intéressant, dans ce livre, sont les thèmes abordés comme: l𠆚liénation volontaire, le formatage pour survivre, le traçage omniprésent ainsi que l𠆚pprobation et la recherche de la reconnaissance par la hiérarchie.

Ce livre nous présente un futur unique et contrairement à une invasion extraterrestre ce futur est de peut-être de futurs possibles et c𠆞st en cela il est plus effrayant.
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Imagine… Imagine un monde où les gens n'oseraient plus sortir de chez eux et commanderaient tout sur la plateforme Cloud.

Imagine un monde où une partie de l'humanité crève de faim, de soif, de chaud sous un soleil implacable et où la seule solution pour s'en sortir soit d'entrer bosser chez Cloud.

Plus d'écoles, plus de petits magasins, plus de librairies, des gouvernements à la ramasse.

Imagine une super société géante où les travailleurs vivent, travaillent, dorment, mangent sur le site même… Sans jamais en sortir, sauf si virés.

Où ils portent une montre qui les aide dans leur recherche des produits à envoyer aux clients… Produits envoyés par drones, le plus rapidement possible. On dirait un peu l'autre grosse boîte qui ne paie pas ses impôts, Ha ma zone…

Oui, cette dystopie est ultra réaliste, glace les sangs car cette forme d'esclavagisme est déjà là, n'a jamais totalement disparu, c'est juste modernisé. Les chaînes ne sont plus en métal, mais électroniques et encore plus difficile à enlever car elles ont été mises à l'insu de notre plein gré.

Les patrons, les gouvernements, les sociétés, inventent des gadgets pour nous faciliter la vie, le travail, la tâche, les courses, pour nous distraire, pour notre sécurité, mais c'est toujours à sens unique car le produit, c'est nous ! le cobaye, c'est nous ! Celui que l'on suit à la trace, c'est nous ! Celui qu'on enchaîne, c'est vous, moi, toi, nous.

Opposants différents récits : d'une part, celui du concepteur, qui pense qu'il a créé le modèle de société idéale, que tout le monde est content et de l'autre, des travailleurs de cette même société qui bossent non stop, à des cadences infernales, suivant leur montre qui leur indique tout et qui les trace partout. Bref, le jour et la nuit !

Gibson, le gentil créateur de MotherCloud avait pourtant une idée de génie, mais à la fin, c'est un peu comme moi quand je me mets au bricolage : dans ma tête, c'est magnifique, génial, la vision de rêve et quand j'ai terminé, ce que j'ai sous les yeux ne ressemble en rien à ce que je voyais dans ma tête. Comme les hamburgers des fast-food, super appétissant et gonflé sur les affiches mais une fois dans l'assiette, oups…

Malheureusement, il y a des longueurs, j'ai eu du mal à m'attacher à Paxton et Zinnia, les deux travailleurs. Bref, j'ai peiné à lire ce roman, à tel point que j'ai pensé arrêter tout à la moitié… J'ai arrêté en fait et pris un autre roman, pour avancer. Puis j'y suis revenue et là, tout s'est débloqué !

L'auteur nous démontre bien aussi que nous nous résignons facilement, trop facilement, alors que nous sans doute toujours juré que « non jamais », que ça ne passerait pas par vous… Et hop, vous voilà parfait petit toutou, remerciant la main qui le soigne et qui lui offre un toit, parce que tout compte fait, c'est mieux que dehors…

Une fois installé dans notre petit confort, dans notre routine, même chiante, même abrutissante, on baisse les bras, on ne se révolte pas, pire, on trouve que tout compte fait, c'est pas si mal que ça… Les résolutions vont aux orties pendant que le reste du monde vous fait bosser comme un esclave pour avoir ses commandes toujours plus vite.

Par contre, j'aurais apprécié d'en apprendre un peu plus sur le monde d'après, sur tous ces gens qui commandent à MotherCloud… Entendre des voix différentes auraient été intéressantes, aurait donné une autre dimension au roman et l'aurait rendu moins orienté.

Malgré le fait que je ne me sois pas attachée plus que ça aux personnages principaux, que j'ai trouvé des longueurs dans le texte et qu'un autre point de vue n'aurait pas été du luxe, cette dystopie est glaçante car elle n'est pas éloignée de notre Monde (hormis le contexte climatique).

MotherCloud pourrait être Ha Ma Zone ou l'autre, avec ses 40 voleurs, qui niquent les règles du travail, se comportent comme des esclavagistes, ne paient pas d'impôts (ou si peu) et contrôlent une partie du Monde comme des dictateurs, dictant aux gouvernements leur règles à eux qui leur permettent, avec notre accord, de devenir de plus en plus riche.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'ai acheté une version numérique en promotion de MotherCloud sur ma Kobo le 20-04-2020, à l'heure où la FNAC recevait des centaines de millions d'euros pour refaire surface, à l'heure où Amazon était en arrêt temporaire pour non-respect des gestes barrière.

C'est l'histoire de Zinnia, une infiltrée dans la ville-entrepôt de l'enseigne MotherCloud. Dans ce quasi huis clos, elle rencontre Paxton, qui arrive un peu en touriste dans cette boîte. MotherCloud fagocite toute l'économie et Paxton en a fait les frais. Comment ces individus vont s'en sortir dans ce mode de vie formatté, et vont-ils en sortir tout court un jour ?

On retrouve dans ce roman un condensé de tous les ingrédients de la SF classique avec les clins d'oeils aux incontournables, à travers les livres, la nourriture, la high tech, les jeux vidéos ou la politique.

Et c'est cela que je cherchais, retrouver les codes d'un roman d'anticipation, (malheureusement très) crédible, pas trop flippant, avec des passages à (presque) hurler de rire et une histoire pas trop compliquée qui tienne en haleine jusqu'au bout !

Pour celles et ceux qui cherchent une fable caricature de nos modes de vie de consommateurs, de la montre connectée à la commémoration du (très) black friday : bon cru SF 2020 pour accompagner votre steak 😉
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Alors ça, dès le départ ça fait gros pamphlet anti-Amazon ! Tellement de similitudes !! Cela dit c'est pas pour me déplaire.

La description de MotherCloud, cette entité monstrueuse, fait froid dans le dos.
MotherCloud vous offre un emploi, un logement, un compte en banque, de quoi dépenser votre argent sur place, un système de santé, tout en fait, et tente de vous faire croire que c'est ça le bonheur. Il y a même un système de bons points et de mauvais points ?.
Vous y allez et vous vous faites vampiriser, de votre plein gré.
Ça ressemble tellement à ce qu'on a déjà, en juste un peu pire ; travailler pour consommer toujours plus, se retrouver dans le carcan des dettes, un gros cercle vicieux. Sauf que là, on pense même pour vous... et vous vivez sur place, sur votre lieu de travail. En prime vous avez l'obligation de porter une montre connectée ! MotherCloud n'ignore rien de tout vos faits et gestes, Niark, Niark !
Hauts les coeurs, on y est presque !

Ce roman donne la parole à Gibson, le fondateur de MotherCloud, qui se considère comme un bienfaiteur de l'humanité, toutefois avec des doutes car, condamné par le cancer il en vient à se poser des questions existentielles mais il est quand-même beaucoup dans le déni ;
Puis nous collons aux pas de :
- Paxton ruiné par Mothercloud et qui s'y fait embaucher, avec une idée en tête ;
- Zinnia mercenaire en infiltration sous couverture, dont le but est de percer les secrets de ce géant afin de le détruire.

C'est prenant dès les premières pages, et on a vraiment envie de savoir ce que ça donne, même si d'une certaine façon il n'y a qu'à regarder autour de soi pour savoir vers quoi on se dirige... entre Amazon ou nos téléphones qui nous pistent partout, Elon Musk qui est en train de mailler de satellites tout le tour de la planète et les différents gouvernements qui nous prennent pour des crétins décérébrés, veulent nous contrôler, nous priver de nos libertés ? et nous taper sur les doigts au moindre "faux pas".
Avec tout ça évidemment le traitement productiviste des salariés, des cadences infernales et pas la moindre considération pour quelque problème que ce soit, et toute la détresse et les brutalités en tout genre qui vont avec. C'est violent et révoltant.
D'ailleurs tout au long de l'histoire il est fait référence aux massacres du Black Friday sans en dire plus, ce qui bien sûr attise la curiosité.

C'est un regard sur notre consumérisme qui nous est proposé là, mais aussi sur la société hyper connectée et ses dérives qui nous pendent au nez, et que l'on refuse de voir ; sur cet asservissement qu'on plébiscite, croyant que c'est ça le bonheur ; sur la manière de manipuler les foules, leur laissant croire qu'il n'y a pas d'autre choix.

J'ai bien aimé, sans trouver ça palpitant. Mais je pense que c'est un roman qui continue d'agir un certain temps après l'avoir refermé et qui amène à une réflexion approfondie. C'est un regard intéressant sur nous-mêmes.
Lien : http://mechantdobby.over-blo..
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