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Critique de marchenry


La Main sur le coeur est promis à un succès d'estime : il mérite bien davantage.

C'est un récit précieux et délicat, écrit à la pointe sèche, à la chorégraphie exacte de corrida, qui ménage l'ombre à l'abri de la lumière et la mort au coucher du soleil. Dans les décors de Castille et d'Estrémadure, on y croise Le Greco et une de ses toiles, El caballero de la mano en el pecho, plusieurs personnages qui pourraient en être le modèle, des historiens de l'art qui ne se mettent pas d'accord, Cervantes, Velasquez - et Pierre Veilletet.

Pierre Veilletet, qui écrivit à Sud-Ouest comme Harté et fut Prix Albert-Londres avant lui, est le vrai héros de ce livre hommage. C'est un héros ondoyant et multiple, érudit et blessé, secret et bavard, qui fut un des mentors d'Harté et l'initia, sur les routes d'Espagne dévorées par le soleil, aux sortilèges d'un pays encore marqué par le franquisme, l'orgueil et la tradition. Il lui avait aussi présenté le tableau du Greco : "ce visage dit à ceux qui le fixent ce qu'ils veulent savoir et ce qu'ils vont devenir."

La Main sur le coeur est un livre sur l'art, la déception et l'amitié - c'est un livre sur le mystère de nos vies et de la création. On le quitte à regret, en sachant qu'un jour on le relira, après être retourné au Prado pour voir celui que nous aurions pu être - ou celui que nous aurons été.
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