>
Critique de Apoapo
Entre fin novembre et début décembre 1943, la Conférence de Téhéran se tint entre Roosevelt, Churchill et Staline. Hitler et les plus hauts dirigeants nazis projetèrent l'assassinat de ces trois leaders ennemis réunis dans un pays assez philo-germanique, en mettant d'autant plus de moyens et d'ambition dans l'opération « Long Saut » que les chances de gagner la guerre leur semblaient désormais moindres. Les leçons de l'échec de la tentative d'attentat similaire à Casablanca auraient dû être apprises.
Téhéran grouille d'espions, d'agents doubles – ou multiples –, de tueurs nazis parachutés, de déportés et autres réfugiés, d'hommes de main locaux corruptibles à souhait... Et pourtant l'attentat échoue ; qui plus est, l'ensemble de son organisation révèle un amateurisme lamentable, une naïveté qui laisse planer l'hypothèse d'un complot des espions coalisés, la série de bévues qui caractérisent sa préparation et sa mise en oeuvre relève davantage de la comédie que du roman d'espionnage. Les services secrets nazis s'avèrent bloqués par leurs rivalités hiérarchiques et administratives (notamment entre Wehrmacht et SS) et paralysés par l'application de leurs chefs à se débarrasser de Hitler et à préparer leur propre succession, ou au moins à entraver celle de leurs concurrents. L'Intelligence Service fonctionne avec des agents à la fidélité douteuse. L'OSS est en train de se mettre en place avec des aventuriers fortement portés sur la bouteille. Les affaires de coeur et de sexe ne ressemblent en rien à du James Bond...
L'auteur, « journaliste et scénariste [qui] a été jugé deux fois pour espionnage, par les Allemands (condamné à mort) et par les Russes […] s'est échappé quatre fois de différents camps et prisons », construit une enquête très détaillée sur ce Téhéran des espions, profitant de la survie de bon nombre des héros de l'histoire, à l'époque, sans doute aussi de ses propres moyens de persuasion. L'enquête est divisée dans les douze mois de l'année 1943, à leur tour répartis en paragraphes qui portent le nom du personnage historique dont il est principalement question : inutile de préciser que le nombre des personnalités évoquées est donc très élevé, et les insertions photographiques aident considérablement à associer un visage au moins à certains noms (la prise de notes est également essentielle pour une lecture diligente). L'annexe sur le déroulement des recherches ainsi que la reproduction de documents sont également des gages de qualité du travail. D'autre part, la prose de l'auteur est vive et pétillante, de sorte que la lecture en résulte toujours jouissive. de nombreuses idées reçues sur le nazisme, sur l'espionnage, et quelques-unes sur le déroulement de cette dernière phase de la Seconde Guerre mondiale en sont ainsi opportunément ébranlées.
Téhéran grouille d'espions, d'agents doubles – ou multiples –, de tueurs nazis parachutés, de déportés et autres réfugiés, d'hommes de main locaux corruptibles à souhait... Et pourtant l'attentat échoue ; qui plus est, l'ensemble de son organisation révèle un amateurisme lamentable, une naïveté qui laisse planer l'hypothèse d'un complot des espions coalisés, la série de bévues qui caractérisent sa préparation et sa mise en oeuvre relève davantage de la comédie que du roman d'espionnage. Les services secrets nazis s'avèrent bloqués par leurs rivalités hiérarchiques et administratives (notamment entre Wehrmacht et SS) et paralysés par l'application de leurs chefs à se débarrasser de Hitler et à préparer leur propre succession, ou au moins à entraver celle de leurs concurrents. L'Intelligence Service fonctionne avec des agents à la fidélité douteuse. L'OSS est en train de se mettre en place avec des aventuriers fortement portés sur la bouteille. Les affaires de coeur et de sexe ne ressemblent en rien à du James Bond...
L'auteur, « journaliste et scénariste [qui] a été jugé deux fois pour espionnage, par les Allemands (condamné à mort) et par les Russes […] s'est échappé quatre fois de différents camps et prisons », construit une enquête très détaillée sur ce Téhéran des espions, profitant de la survie de bon nombre des héros de l'histoire, à l'époque, sans doute aussi de ses propres moyens de persuasion. L'enquête est divisée dans les douze mois de l'année 1943, à leur tour répartis en paragraphes qui portent le nom du personnage historique dont il est principalement question : inutile de préciser que le nombre des personnalités évoquées est donc très élevé, et les insertions photographiques aident considérablement à associer un visage au moins à certains noms (la prise de notes est également essentielle pour une lecture diligente). L'annexe sur le déroulement des recherches ainsi que la reproduction de documents sont également des gages de qualité du travail. D'autre part, la prose de l'auteur est vive et pétillante, de sorte que la lecture en résulte toujours jouissive. de nombreuses idées reçues sur le nazisme, sur l'espionnage, et quelques-unes sur le déroulement de cette dernière phase de la Seconde Guerre mondiale en sont ainsi opportunément ébranlées.
Acheter ce livre sur
