Citations sur Journal 1919-1924 : Aller droità l'enfer, par le chemin.. (4)
Nos maîtres sont morts et nous sommes seuls. Il faut compter que l'incohérence de notre époque vient de ce vide accidentel des talents, des intelligences supprimées par la mort. Notre génération n'est plus une génération, mais ce qui reste, le rebut et le coupon d'une génération qui promettait, hélas, plus qu'aucune autre. Tout au monde est désaxé, tout. Rien n'échappe à cette loi de folie, à ce malaise qui précède une aube que nous ne verrons même point. [...] Et nous, enfants gâtés nés pour le plaisir du soir, la douceur des lampes, le crépuscule qui fond les contours, nous voici en pleine apocalypse. Nous n'aimons pas fonder, construire, résoudre. Nous aimons tout ce qui finit et tout ce qui meurt. Voilà pourquoi, sans doute, tous nos amis sont morts. Notre faute est d'y survivre.
La vie est ce qu'elle est, courte et d'un trajet unique. Ceci exclut cela. Vivre est un sacrifice perpétuel. [...] La vie est un mensonge, la vie est une mascarade. Je voudrais pouvoir appeler tous mes livres "Carnaval". Ce nom seul convient aux récits de la vie.
Nos maîtres sont morts
Et nous sommes seuls
Notre génération n'est plus une génération
Ceux qui restent, le rebut
Et le coupon d'une génération qui promettait, hélas
Plus qu'aucune autre
Tout au monde est désaxé, tout
Et nous
Enfants gâtes, emmenés pour le plaisir du soir
La douceur des lampes
Le crépuscule qui fond les contours
Nous rôtissent en pleine apocalypse
Nous aimons tout ce qui finit
Et tout ce qui meurt
Voilà pourquoi, sans doute
Tous nos amis sont morts
Notre faute est d'y survivre.
(reprise de Valérie Rouzeau)
[...] une odeur trouble montait de la ville avec des rires nerveux, proches des larmes comme le temps.