— Monsieur Kopecky ?
— Oui, c’est… commença Dominic en levant le nez de la feuille. Puis il oublia comment faire pour parler.
L’homme qui se tenait devant son bureau était… eh bien, il n’avait jamais, jusqu’ici, utilisé l’adjectif sublime pour décrire un homme, mais c’était le seul mot qui lui venait à l’esprit à cet instant. Le blanc de sa chemise contrastait avec sa peau d’un brun sombre. Ses boucles noires soyeuses effleuraient ses épaules, et ses larges lèvres étaient étirées en un sourire taquin.
— … Vous ? termina l’homme alors que Dominic continuait à le fixer.
Bon sang ! Il baissa immédiatement la tête pour reprendre le contrôle sur ses réactions. Il ne pouvait pas se laisser aller au travail, au vu et au su de tous. Son regard accrocha au passage le badge fixé à la veste de l’homme.
Un familier ? Ici ?
— Ou-oui, bégaya Dominic.
Se forçant à relever le regard, il croisa des yeux si sombres qu’il était impossible de distinguer la pupille de l’iris.
— Je suis Dominic Kopecky.
— Rook.
— Ceux-ci ont été altérés, dit Dominic une heure plus tard.
Rook se pencha par-dessus les bureaux, le regard concentré.
— Comment ça, altérés ?
— C’est difficile à discerner – ces ornements facultatifs dont je parlais tout à l’heure trompent l’œil. Mais les mesures ne mentent pas.
Dominic désigna le sort le plus à gauche.
— Vous voyez cette ligne ? L’angle a été changé de manière très infime. Et ici, le symbole a été peint avec une encre différente : de la spinelle rouge à la place du rubis, si je suis encore capable de différencier les pierres.