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Critique de Aelinel


Bang bang de Johanna Marines

À Chicago, en 1898, Andreï Estonwell se trouve dans un immeuble désaffecté, prisonnier d'automates qui le torturent. Chaque jour, il entend un coup de feu résonner à proximité. Ses bourreaux lui réclament un manuscrit écrit par son grand-père, vingt-cinq ans plus tôt. À cette époque, ce dernier avait mis au point le premier prototype d'automate crée, Teddy, à partir de l'illiium exploité sur la lune. Or, ce manuscrit permettrait aux machines de complètement se libérer de la tutelle humaine…

J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle qui comprend en peu de pages tout un univers certes classique mais efficace. J'ai ressenti beaucoup d'empathie à l'égard d'Andreï surtout lorsqu'il doit faire face à la cruauté des automates. Bang bang est une nouvelle émouvante mais aussi pleine de rebondissements avec pour point d'orgue, la chute qui est très réussie.

La Nouvelle Élite de Tepthida Hay

A Nantes, en 1875, Jules Verne n'est pas le fameux écrivain que l'on connaît mais un ingénieur dans la construction navale. Il a pris sous son aile la jeune et talentueuse Rose, employée dans une usine de savons. Elle rêve un jour grâce à ses inventions de passer le concours des Talents et de faire partie de l'élite de la société française. Mais pour l'heure, la venue de cette jeune femme de condition modeste n'est pas vraiment bien vue par ses homologues masculins…

Le récit se déroule sur plusieurs mois et les paragraphes sont scandés par les mois d'Avril à Juillet 1875. Malheureusement, ces coupures nuisent un peu à l'intrigue car je l'ai trouvée un peu décousue. J'ai eu un peu plus de mal aussi avec l'écriture que je n'ai pas trouvé très fluide. En revanche, les personnages de Jules Verne et de Rose sont intéressants et la chute plutôt bien amenée. Cette nouvelle n'est malheureusement pas ma préférée du recueil.

Les Pies voleuses de Catherine Loiseau

L'Inspecteur Barnier est dépêché sur les lieux d'un nouveau crime. Cette fois, c'est Oriane de Vaugeois, la propriétaire d'une maison bourgeoise parisienne cossue, qui est la victime. Ses bijoux lui ont été dérobés durant la nuit par des voleurs qui sont passés par la fenêtre. Or, ce n'est pas la première fois que cela arrive et l'Inspecteur a la pression de sa hiérarchie pour élucider rapidement cette affaire…

L'Inspecteur Barnier n'est pas un personnage très sympathique dans le sens où il est très sûr de sa valeur et a un peu trop tendance à faire démonstration de sa misogynie. La nouvelle étant écrite par une autrice, je me suis dite que ce genre de personnage subira probablement soit une évolution, soit une humiliation! Je ne vous dit pas laquelle des deux mais j'ai beaucoup apprécié cette nouvelle. Si j'avais un peu deviné l'identité des voleur(se)s, j'ai tout de même été surprise par un complice que je n'avais pas soupçonné. Une nouvelle très sympathique à lire.

Maudite Lumière de Noémie Lemos

A Paris, en 1899, Armand Ferrand vient d'être engagé à la Société générale de féélectricité. L'usine connaît une baisse de productivité et le jeune ingénieur, tout juste sorti de ses études, doit trouver une solution. Il n'a donc pas droit à l'erreur s'il veut bien débuter une prometteuse carrière. Sitôt arrivé sur les lieux qui s'avèrent sombres et froids, il n'est pas particulièrement bien accueilli par le secrétaire Adolphe, ni par la cheffe d'atelier de tri, Mme Gertrude. Il trouve alors en Léopoldine, une ouvrière, une précieuse alliée…

Cette nouvelle la plus longue du recueil (une cinquantaine de pages) est ma préférée. Je l'ai trouvée très aboutie et originale notamment dans le fait d'utiliser des fées comme source d'énergie principale au détriment de la vapeur. Cela fait ainsi référence à l'allégorie de la Fée électricité utilisée pour désigner le progrès et l'innovation à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle (elle fera d'ailleurs l'objet d'une peinture éponyme de Raoul Dufy, en 1937).
Noémie Lemos en profite également pour dénoncer les conditions des ouvrières dans cette usine : mal réputées (certaines sont fille-mères tandis que d'autres ont dû vivre de leur charme pour subsister) et mal payées, le patron de l'usine ne pense qu'au profit et se contrefiche de leurs conditions de travail dangereuses. Cette nouvelle m'a ainsi fait penser aux Radium girls des années 20 qui ont dû se battre pour faire reconnaître leurs droits. Seul petit bémol : la chute n'en est pas vraiment une et m'a davantage fait penser à un premier chapitre de roman.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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