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Critique de RomansNoirsEtPlus


Dix ans se sont écoulés depuis la sortie sur le marché du dernier roman de l'auteur anglais “Je suis Pilgrim”. Un livre qui m'a marqué par sa qualité littéraire et ce mélange subtil entre polar et roman d'espionnage. Une véritable réussite.
Dix ans donc, alors que l'on découvre aujourd'hui “L'année de la sauterelle”, amputé de quelques centaines de pages par rapport à son prédécesseur. Il n'en reste pas moins un magnifique récit qui mêle une nouvelle fois, roman policier, espionnage mais également …anticipation.

Quel meilleur support que la CIA dont les moyens techniques et financiers semblent infinis pour évoquer des missions d'espionnage sur des terrains extérieurs.
Alors que Daesh est définitivement anéanti suite aux attaques incessantes des alliés occidentaux sur leur califat, une partie s'est reconstituée comme l'hydre de la mythologie grecque, se réincarnant en l'Armée islamique des Purs.. Mais ce qui alerte définitivement Langley est un simple morceau de papier, fixé au dos d'une pièce détachée de voiture, laissé par un des soldats des Purs. Papier, qui après avoir été analysé et décrypté par les experts de la CIA, donne à penser que l'Armée des Purs prépare un feu d'artifice. Dans le langage du renseignement, cela équivaut à un acte terroriste de grande ampleur.
Pour le Directeur de la CIA - Falcon Rourke- cela signifie l'urgence d'agir, de rencontrer ce fameux messager en territoire hostile, de l'exfiltrer puis de le débriefer sur ce projet potentiellement dévastateur ourdi par ces islamistes radicaux, toujours décidés à marquer l'histoire comme leur frère Ben Laden l'a fait avant eux.
Pour Rourke, la seule solution est d'envoyer sur le terrain un agent expérimenté, spécialisé dans la pénétration des Zones interdites d'accès, de sympathiques régions du monde comme la Corée du Nord, la Russie ou les zones tribales du Pakistan, où l'existence d'un agent occidental est toujours par défaut un défi. Ridley Walker est cet homme-là, rompu aux traques les plus ardues comme celle du Mage, mission qu'il va devoir stopper afin de se concentrer sur l'urgence du moment : rejoindre l'Iran incognito afin de tenter d'exfiltrer le messager avec sa famille. Mais un homme va se mettre en travers de sa route . Un homme bien connu des services de renseignement américains : une brute sanguinaire dépourvue de toute humanité, un ancien Spetsnaz (force spéciale russe) ayant rejoint l'Etat Islamique, dont le tatouage dorsal représente une sauterelle. Un certain al-Tundra censé être mort en Irak après le largage de plusieurs bombes mais aujourd'hui ressuscité pour le pire. Une mission à haut risque qui va se transformer en quête existentielle pour Ridley …et le bien de l'humanité.

Difficile de ne pas succomber une nouvelle fois à la force de ce récit au scénario millimétré et aux drames d'un réalisme poignant. Certes le rythme du récit est plus lent que dans Pilgrim mais cela nous permet de rentrer tout à fait dans ces stratégies incroyables mis en place par l'Agence, minutieusement préparées, analysées, challengées puis définitivement validées. Rien n'est laissé à l'improvisation et Ridley peut également compter sur quelques gadgets toujours utiles pour se sortir d'un mauvais pas . L'essentiel reste cependant la force de caractère de l'agent, son expérience et son endurance tout terrain. Sans parler de cet assurance à toute épreuve gage de survie en milieu hostile ou lors d'un événement malencontreux qui peut tout faire basculer.
En face de Ridley, l'auteur nous propose un vrai méchant de compétition. Un barbare qui mérite sa réputation et qui comme les invasions de sauterelles ressemble à un fléau de Dieu.
Difficile de ne pas être tenu en haleine par cette traque incroyable, totalement hors du temps. Car celle-ci va effectivement subir quelques soubresauts…
Outre ces deux personnages qui crèvent l'écran, l'auteur ne néglige pas les seconds rôles qu'ils soient du bon ou du mauvais côté du manche même si les ”bons” sont effectivement en surnuméraires d'autant qu'ils appartiennent à la CIA, organisme tentaculaire s'il en est.
On comprend les dix ans qui séparent ces deux romans tant le travail de recherches a dû être colossal afin que tout soit crédible même quand le récit sort soudain du cadre. Mais ça, il vous appartient de le découvrir.
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