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Critique de Tandarica


Le genre de chose que je ne manie qu'avec précaution: l'éditeur présente Seamus Heaney (ça ne se prononce pas Simusse mais Cheïmeuss (sic), c'est la même racine que "James") comme le poète de l'Ulster. J'ai des réflexes un peu datés sans doute, mais pour moi il n'y a pas d'Ulster, mais une Irlande qu'on appelle Irlande et pas Eire (sauf si vous parlez gaélique d'Irlande) et je me souviens encore de m'être fait ruer dans les brancards pour avoir parlé de "Londonderry" comme c'était marqué dans mon encyclopédie française.
Pour Heaney, il me fait un peu penser à John Millington Synge, pour manier les mythes avec adresse. Pour ce recueil, je n'insisterai guère là-dessus : le propos se fait politique, les drames personnels comme la mort de sa mère, deviennent universels (le terme « clearances » renvoie à des déplacements de population, en particulier aux Highlands). Ne pas oublier qu'avant le Nobel et tout ça, Heaney était controversé et certains l'accusaient d'apologie de la violence. Dans ce recueil, il chante tout de même les balles traçantes. Dans un contexte d'unanimité et de commémoration post-mortem, dans une actualité islamiste, on aurait tendance à oublier que Seamus Heaney n'était pas tiède (il a toujours refusé de figurer dans des anthologies de poésie anglaise) et les « troubles » en Irlande non plus. Un livre à lire au whiskey.
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