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Citations sur La lucarne - L'étrange et le connu (24)

L'existence de Dieu prouvée par la musique?
L'hypothèse vaut tant qu'elle admet
Ce qui est sans mesure.

Que l'oreille soit alors une fenêtre de ferme
Dans la lumière placide où les extravagantes
Ont fait voile jadis vers leurs désirs.
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Les pointillés que faisait le bâton de mon père
Sur la grève de Sandymount :
Cela non plus, la marée ne l'effacera pas.
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Trottoirs dangereux.
Mais cette année j'affronte la glace
Avec la canne de mon père.
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Air déplacé, passage suspendu, équilibre en marche,
Tout se valait, ce qui devait se passer
S'observait soi-même en train d'advenir
(P. 90)
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La lucarne /I
TROIS DESSINS


1 Le tir

C'était le bon temps –
taper dans un ballon de cuir
plus juste et plus loin
qu'on ne l'aurait cru !

Il crépitait
dur et rapide par-dessus
herbes et pâquerettes,
il faisait un bruit sourd

mais il chantait aussi,
capturant les sons
clairs et secs.
Parfois le gardien l'attrapait au vol


p.30
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La lucarne /II AJUSTAGES
1 Illuminations


IV

Sous l'océan d'elle-même, la foule
Des théâtres romains entendait le remous
D'une autre source, plus profonde et plus forte.

Comme le message immuable d'un coquillage
Que, tout près de la mer, on porterait à son oreille :
Des mots prononcés sur la scène remontaient

En résonnant à travers la paroi des urnes.
L'air était repoussé, vague après vague
De goulées antiques amplifiées, flétries.

On ressentait et l'air et la terre là-haut,
Exposé au monde, étourdi, volatil,
Comme une pause dans les marées, dans la musique.

p.78
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À Wicklow aussi un chien a pleuré cette nuit
en souvenir de Donatus Nwoga

Quand les humains eurent compris ce qu’était la mort
Ils envoyèrent à Chukwu un chien porteur de ce message :
La maison de la vie devait leur être ouverte.
Ils ne voulaient pas finir à jamais perdus
Comme le bois brûlé disparaît en fumée
Et cendres dispersées au vent. Non : leurs âmes
Étaient comme une troupe d’oiseaux croassants
Au crépuscule, revenant aux mêmes perchoirs,
Aux mêmes purs climats, aux ailes étirées du matin.
La mort serait comme une nuit passée dans la forêt :
À l’aube, chacun serait rentré dans la maison de la vie.
(Voilà ce que le chien devait dire à Chukwu.)

Mais le chien oublia la mort et les humains, préférant
Quitter le sentier en trottinant pour aboyer
Car un autre chien, en plein soleil, lui aussi aboyait
Depuis l’autre rive d’une large rivière.

Et c’est ainsi que le crapaud parvint avant lui chez Chukwu,
Le crapaud qui avait entendu les premiers mots
Du message du chien. « Les humains », dit-il
(Et sur ce point le crapaud sut convaincre),
Le humains veulent que la mort dure toujours. »

Alors Chukwu conçut leurs âmes comme des oiseaux
Volant à sa rencontre, taches noires sur le crépuscule,
Vers un lieu sans arbres ni perchoirs
Ni aucun retour vers la maison de la vie .
Et son esprit s’emplit de rouge et de noir tout ensemble
Et, de ce que le chien lui apprit par la suite, rien ne put
Modifier cette vision. Grands chefs, grandes amours
Dans la lumière effacée, le crapaud dans la boue,
Le chien pleurant toute la nuit derrière la maison des morts.



When human beings found out about death
They sent the dog to Chukwu with a message :
They wanted to be let back to the house of life.
They didn’t want to end up lost forever
Like burnt wood disappearing into smoke
Or ashes that get blown away to nothing.
Instead, they saw their souls in a flock at twilight
Cawing and headed back for the same old roosts
And the same bright airs and wing-stretchings each morning.
Death would be like a night spent in the wood :
At first light they’d be back in the house of life.
‘The dog was meant to tell all this to Chukwu).

But death and human beings too second place
When he trotted off the path and started barking
At another dog in broad daylight just barking
Back at him from the far bank of a river.

And that is how the toad reached Chukwu first,
The toad who’d overheard in the beginning
What the dog was meant to tell. ‘Human beings’, he said
(And here the toad was trusted absolutely),
‘Human beings wants death to last forever’.

Then Chukwu saw the people’s souls in birds
Coming towards him like black spots off the sunset
To a place where there would be neither roosts nor trees
Nor any way back to the house of life.
And his mind reddened and darkened all at once
And nothing that the dog would tell him later
Could change that vision. Great chiefs and great loves
In obliterated light, the toad in mud,
The dog crying out all night behind the corpse house.
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Apparitions

Inishbofin un dimanche matin.
Soleil, fumée de tourbe, mouettes, diesel, cales des navires.
On nous aidait à descendre l’un après l’autre
Sur une embarcation que chaque passager faisait tanguer
Dans un vacillement sinistre, avant de nous serrer
Sur les bancs de traverse, par petits groupes craintifs,
Obéissants et mal à l’aise ; nul ne parlait que l’équipage
À chaque immersion des plats-bords
Qui semblaient près de prendre l’eau.
Malgré le calme de la mer,
Les secousses du moteur obligeaient le pilote
À maintenir son équilibre en manoeuvrant la barre :
La réticence et le poids de l’embarcation m’emplissaient
D’épouvante. Cela même qui garantissait notre salut
– soubresauts, légèreté, mouvement –
Faisait ma terreur. À chaque instant
De cette traversée, à la surface régulière
D’une eau profonde et calme, dont on voyait le fond,
C’était comme si j’observais la scène de très haut,
Sur un autre bateau voguant parmi les airs, effaré
Par les périls de cette plongée dans le matin,
Et j’avais pour nos têtes nues,
Courbées, comptées, un inutile amour.



Seeings things

Inishbofin on a Sunday morning.
Sunlight, turfsmoke, seagulls, boatslip, diesel.
One by one we were being handed down
Into a boat that dipped and shilly-shalliied
Fearsomely every time. We sat tight
On short cross-benches, in nervous twos and threes,
Obedient, newly close, nobody speaking
Except the boatmen, as the gunwales sank
And seemed they might ship water any minute.
The sea was very calm but even so,
When the engine kicked and our ferryman
Swayed for balance, reaching for the tiller,
I panicked at the shiftiness and heft
Of the craft itself. What guaranteed us –
That quick response and biyoncy and swim –
Kept me in agony. All the time
As we went sailing evenly across
The deep, still, seeable-down-into water,
It was as if I looked from another boat
Sailing through air, far up, and could see
How riskily we fared into the morning,
And loved in vain our bare, bowed, numbered heads.
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Un sorbier comme une fille avec du rouge aux lèvres

Entre la petite et la grande route
Les aulnes mouillé est ruisselants
Se tiennent à distance parmi les joncs.

Il y a les humbles fleurs du dialecte
Et les immortelles de l’accent parfait
Et cet instance où l’oiseau chante tout proche
De la musique des événements.
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La lanterne de l’aubépine

La cenelle hivernale brûle hors de saison,
pomme de l’épine, humble clarté pour les humbles,
n’attendant rien d’eux sinon qu’ils veillent
à garder vive la mèche de la dignité,
sans avoir à les aveugler d’illuminations.

Mais parfois dans le gel quand s’emplume l’haleine
elle prend la forme errante de Diogène
avec sa lanterne, recherchant un juste ;
et tu te vois scruté derrière la cenelle
qu’il lève à hauteur des yeux sur son rameau,
et tu recules devant sa chair soudée au noyau,
sa piqûre au sang (qu’elle te juge et te disculpe !),
sa maturité becqueté qui te sonde, puis qui passe.


°°°

The Haw Lantern

The Wintry haw is burning out of season,
cran of the thorn, a small light for small people,
wanting no more from them but that they keep
the wick of self-respect from dying out,
not having to blind them with illumination.

But sometimes when your breath plumes in the frost
it takes the roaming shape of Diogenes
with his lanterne, seeking one just man;
so you end up scrutinized from behind the haw
he holds up at eye-level on its twig,
and you flinch before its bondes pith and stone,
its blood-prick that you wish would test and clear you,
its pecked-at ripeness that sans you, then moves on.
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