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Critique de 5Arabella


Les hasards de mes lectures font qu'au moment de la proclamation du prix Nobel de littérature, attribué à une poétesse américaine même pas traduite en français ailleurs que dans des revue, je viens de finir le recueil de poèmes d'un autre lauréat du même prix, qui même si partiellement traduit maintenant, n'a pas pour autant connu la célébrité ailleurs que dans son pays d'origine, l'Irlande. La poésie est certes difficile à traduire, mais j'ai surtout la sensation que pas grand monde n'en lit, quelle que soit la langue dans laquelle elle a été composée.

Seamus Heaney est donc Irlandais, et visiblement très enraciné dans sa terre et son histoire au combien compliquée. C'est une oeuvre qui visiblement place l'individu dans une perspective, dans la succession des générations. L'auteur évoque ainsi dans un des poèmes l'homme de Tollund, un cadavre momifié qui daterait du IVe siècle d'avant notre ère ou un sarcophage étrusque conservé au Louvre. C'est que la mort est très importante dans ces textes. Pas forcément effrayante ni terrible, elle est là comme une évidence, et d'une certaine manière, elle n'est pas définitive : l'homme s'inscrit dans une succession, et le passé existe toujours d'une certaine manière pour la génération présentement en vie, comme elle survivra, laissera trace dans celles qui vont suivre.

Il y a une forme de spiritualité qui existe dans les gestes du quotidien, se relier au passé, mais aussi au monde dans son aspect charnel permet à l'homme d'accéder à une forme de transcendance, à gagner sa part d'immortalité. L'essentiel est le geste juste, une forme d'harmonie. Ce qui n'exclut pas la violence, qui rôde, les tourments du monde, la lutte, les souffrances.

C'est une poésie très complexe, très cérébrale, même si elle a son rythme, son souffle. A lire et relire à petites doses pour en saisir un peu l'essence.
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