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Critique de Tachan


Je ne sais pas vous, mais il y a certains mots dans les titres qui ont tendance à me faire prêter un oeil plus attentif à un roman. C'est le cas quand je vois "vauriens", le mot a un charme que je pense à coup sûr retrouver ensuite dans l'histoire. Ce fut le cas avec Les vauriens de Havisham, une romance victorienne piquante et émouvante, comme je les aime.

Lorraine Heath est une autrice prolifique de romances historiques dont j'avais déjà apprécié par le passé la trilogue : Les amants de Londres. J'étais donc assez sûre d'aimer celle-ci et ce même sans avoir lu la saga qui la précède, mais publiée chez Harlequin : Les vauriens de St James.

Pourquoi étais-je sûre d'aimer ? Parce que la saga met en scène trois amis, trois orphelins qui se sont élevés ensemble à Havisham après la mort tragique de leurs parents et je sais que ce genre d'incident rapproche les gens, et que forcément ils allaient être très liés. C'est le cas. Ashe, Edward et Locke sont très proches et seront à chaque fois là pour chacun d'entre eux, élément que j'adore dans les sagas romantiques comme celle-ci.

C'est Ashe, l'aîné des trois, qui ouvre le bal et on peut dire que son histoire est d'emblée sulfureuse, ce qui m'a de suite plu. Elle démarre dans un tripot de luxe où les nobles viennent s'encanailler entre eux dans l'anonymat, la règle étant que les femmes sont masquées et peuvent le rester aussi longtemps qu'elles le veulent, et qu'en prime ce sont elles qui choisissent et décident. Forcément quand on me propose que les femmes mènent la danse, j'aime ! Ashe, traumatisé par l'accident de ses parents, cherche dans ces femmes qui paradent devant lui une forme d'oubli artistique, y voyant des corps qu'il aimerait magnifier sous son appareil photo, qu'il manie très bien. Il va alors avoir un coup de foudre pour une paire de jambes : celles de l'anonyme Lady V. Mais qui se cache derrière ce pseudonyme ?

Lady V, c'est Minerva Dodger, une vieille fille qui repousse toutes les demandes en mariages car les hommes n'en ont qu'après l'énorme dot qui lui a donnée son père, mais elle, elle veut être aimée pour elle et a un peu perdu l'espoir avec le temps. Elle décide donc de se faire plaisir en allant dans le fameux club pour perdre sa virginité et en tapant dans l'oeil d'Ashe, qu'elle connaît de réputation avec ses aventures et ses voyages, elle ne savait pas dans quoi elle allait être entraînée.

J'ai beaucoup aimé la maturité de l'histoire des héros et leurs caractères à l'aune de cela. Même s'ils jouent beaucoup sur les masques et jouent au chat et à la souris avec le secret de Minerva, ils savent ce qu'ils veulent au fond. le traumatisme d'Ashe qui se traduit par une passion pour la photo m'a beaucoup plu. J'ai aimé que Minerva sache autant ce qu'elle veut et fasse tout pour l'obtenir, même en tenant tête aux hommes de sa famille. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé celle-ci, qui est bien plus libérale et moderne, que beaucoup dans ce type de saga. C'était rafraîchissant de voir des hommes apprendre à leur fille et soeur à se défendre et les voir lui faire confiance en affaire ou parler politique avec elle. Vive les Dogder et associés !

Leur romance faite de chassés croisés dans des lieux un peu sulfureux, comme le club Nightingale ou la salle de jeux que possédait autrefois le père de Minerva a de suite rendu leur romance piquante. Ils s'entendent bien tous les deux et doivent juste apprendre à baisser leurs barrières. J'aurais aimé que l'autrice s'attarde un peu plus sur Ashe, qui apprend enfin à gérer la perte de ses parents, notamment en revenant vivre chez eux, et qui doit avouer et vivre avec sa dyscalculie, car l'autrice évoque et oublie un peu trop rapidement son transfert du traumatisme de l'accident sur les bouts de corps qu'il prend parfois en photo. Mais j'ai apprécié ce qu'elle a fait de Minerva, cette femme que la bonne société rejette parce qu'elle est intelligente et sait soutenir et défendre ses opinions. C'était émoustillant de la voir assumer ses désirs de femmes et touchant de la voir douter autant d'elle et des compliments qu'Ashe pouvait lui faire.

Leur romance démarre fort, puis prend son temps, et les ultimes complications narratives furent logiques, l'autrice ne poussant pas trop loin le mélodrame comme parfois. Ça sonnait au contraire assez juste tant c'était ce qu'il y avait à faire au vu des complexes de l'une et des problèmes d'argent de l'autre mais de leur amour commun. La place de leurs amis et famille fut vraiment un atout ici, car aucun n'a sa langue dans sa poche et que ça donne de jolis échanges bien piquants mais on y sent aussi tout l'amour qu'ils ont les uns pour les autres et c'est touchant. Ça donne aussi envie de les retrouver. J'aurais par exemple adoré lire l'histoire de son frère par alliance et sa meilleure amie, car ça avait l'air lui aussi d'un sacré vaurien autrefois.

Ce démarrage de la saga se fait sous les meilleurs auspices avec une romance piquante et émouvante, qui parle joliment de l'égalité homme-femme dans les désirs et les couples mais aussi la vie de tous les jours. J'ai aimé avoir des héros avec une belle envergure, des traumas mais aussi de belles forces et une intelligence peu commune dans des domaines bien spécifiques. C'était vraiment agréable d'apprendre à découvrir tout ce petit monde et j'ai hâte de découvrir plus en profondeur les autres vauriens !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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