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Critique de fabienlac


Jacques Heers relate avec brio comment Florence cessa d'être une République pour tomber sous la coupe des Medicis...

Dès les premiers chapitres de ce livre une question se pose : comment une ville en proie à un tel chaos politique a pu connaître un tel essor des arts ?
Car Jacques Heers, au rebours des chroniqueurs florentins De La Renaissance, dresse un portrait peu flatteur de ce que fut la République florentine. La cité-état de Florence était une bien étrange ville, livrée aux factions rivales gibelines et guelfes. Elle convulsait sous les émeutes et les bannissements. On élevait des tours (jusqu'à deux cents) aussi vite qu'elles étaient démolies, au gré des revers de fortune des puissants. Heers puise chez Machiavel et Guichardin la chronique des violences inouïes de cette guerre civile quasi-permanente qui dura de 1100 jusqu'au règne de Côme l'Ancien en 1434.


Une large place est aussi faite à l'inventivité politique. Des formes archaïques de démocratie naissaient à travers des institutions comme les contradas-unités administratives et militaires regroupées autour d'un quartier-les arti-corporations de métiers- et le podestat-un arbitre étranger à la cité qui devait se tenir au dessus des factions. L'idée noble d'un arbitre étranger ne résiste pas à ce que fut la réalité de cette institution : le podestat vivait reclus dans un des palais, unanimement détesté, et devait bien souvent quitter la ville à la hâte.

Comment ne pas considérer dès lors, que le règne de Côme l'Ancien, le premier Médicis qui contrôla Florence, fut bénéfique ? C'est la position de Heers, qui rappelle combien ce tyran donna une stabilité au pouvoir et maintint la paix dans et à l'extérieur de Florence. Les Medicis régnèrent sans le dire, en conservant les instituions proto-républicaines, mais en les tournant à leur avantage grâce à une clientèle d'affiliés.
Jacques Heers souligne la spécificité de Côme qui choisit pour imposer son pouvoir, non pas le fracas des armes, mais une tactique pour se concilier le plus grand nombre dans une ville où l'émeute était toujours latente. le Prince se fit donc populaire en distribuant les honneurs et en embellissant Florence. C'est dans cette stratégie du pouvoir du prince prodigue que se trouve sans doute un des éléments qui permit à Florence l'essor des arts et des savoirs.

Fabien LACOSTE

Lien : http://bit.ly/1dNI30q
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