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Note moyenne 3.57 /5 (sur 211 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 06/07/1924
Mort(e) à : Angers , le 10/01/2013
Biographie :

Jacques Heers est un historien français, spécialiste de l’histoire du Moyen Âge.

Il a été élevé à La Ferté-Bernard dans la Sarthe, où ses parents tenaient un commerce. Après un très bon parcours scolaire, il devient instituteur en 1945. Tout en accomplissant sa fonction, il prépare une licence d'histoire à la Sorbonne. Il réussit successivement le Capes puis l'agrégation d'histoire en 1948 et 1949. Entre 1949 et 1951, il devient professeur au Mans, puis à Alençon, et enfin au Prytanée national militaire.

À partir de 1951, il est rattaché au CNRS. Dès lors, il côtoie Fernand Braudel qui l'envoie en Italie préparer un doctorat d'État consacré à Gênes au XVe siècle. Il soutient sa thèse à la Sorbonne en 1958. À son retour d'Italie, il devient l'assistant de Georges Duby à la faculté des Lettres d'Aix-en-Provence.

En 1957, il est nommé professeur à l'Université d'Alger où il exerce pendant cinq ans jusqu'en 1962. Par la suite, il est successivement professeur à Caen, Rouen, Université Paris X et à la Sorbonne.

Il a été professeur à la faculté des Lettres et Sciences humaines de Paris-Nanterre, puis directeur des études médiévales à Paris IV.

Il a été vice-président de la SHMESP (Société des Historiens Médiévistes de l'Enseignement Public) de 1971 à 1973.

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Source : Wikipedia http://urbvm.com/2013/01/
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La naissance du capitalisme au Moyen Age, Jacques Heers


Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Aucun historien n’a, depuis plus de deux cents ans, nié l’horreur de la traite négrière. Et c’est bien ainsi. (…) Quel livre d’histoire maritime et quel récit d’aventures pouvait ne pas décrire les drames de la traite, des marchés, des sordides cantonnements et des traversées à fond de cale ? Mais, des musulmans et des Africains eux-mêmes, convertis ou non, pas un mot ou presque : l’on ne s’aventurait qu’à pas comptés. L’histoire de l’Afrique s’est écrite sans que l’on veuille vraiment porter attention à cette traite, la première et la plus importante de toutes.
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Dans ce climat de suspicion generale et d'antagonismes exacerbes par les haines et les désirs de vengeance,les rivalités,a l'origine seulement politiques,les querelles pour prendre ou garder le pouvoir,finissaient par trouver de graves prolongements sur le plan religieux.L'adversaire devenait l'heretique livre a la reprobation populaire,couvert d'opprobe,rendu responsable des malheurs du temps,souvent condamne au bucher.C'etait une arme de guerre civile,un moyen de noircir l'ennemi,plus encore de l'exclure.
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[...] Machiavel doit rompre avec cette politique, chercher ailleurs et, pour Ludovico, le second de ses fils, il songe à une autre vie, le lance pendant quelque temps dans la grande aventure de la marchandise. C'était trancher avec les habitudes de sa propre famille car, dans le passé de ces Machaviel de Sant' Andréa, ne se trouvait aucun grand marchand, aucun véritable engagement dans de lointains trafics. Bernardo, le père de Nicolas, vendait son vin, troquait son huile, faisait tisser des pièces de toile mais n'investissait pas son argent outre-mer. Dans ses comptes, l'apothicaire n'apparaît que pour les potions ou sirops lors de la grande épidémie. Pour les soieries et autres merveilles de l'Orient, on s'en tenait au strict minimum : c'était un luxe exceptionnel, une curiosité. En somme, une famille qui, sans ignorer quelques facilités de la ville, compte surtout sur les ressources de la terre. Leur vie se calque sur celle des paysans et les neveux ou cousins qui partent vers d'autres horizons font figure d'audacieux. [...]
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Gilles de Rais se trouvait à Chinon lorsqu'en mars 1429, le 6 du mois exactement, Jeanne d'Arc arrive de Vaucouleurs pour rencontrer le roi. Il y fait bonne figure ; bien accueilli, il est admiré pour ses magnificences. Charles VII, qui l'avait déjà sans doute remarqué quatre ans plus tôt, en 1425, lors de l'entrevue de Saumur, l'admet dans le cercle de ses familiers et certains disent que le jeune sire de Rais, si riche, aurait de bonne grâce prêté de l'argent à la couronne et renfloué ainsi le trésor des guerres, bien mal en point.
Service du roi, certes, mais tout de même allégeance à La Trémoille, sans restriction ou presque. L'engagement se concrétise très vite, de façon tout à fait formelle : par une lettre datée de Chinon, du 8 avril 1429, et scellée de son sceau, Gilles promettait de lui apporter son soutien, de toutes les façons "jusques à mort et vie, envers tous et contre tous seigneurs et autres sans nul excepté...dans la bonne grâce et l'amour du roi".
(extrait de "une page de gloire : Orléans", paragraphe du deuxième chapitre du volume paru aux éditions "Tempus" en 2005)
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Accabler le passé de tous les maux et méfaits, l'habiller d'une image noire, permet de se sentir plus à l'aise, plus heureux dans son temps et dans sa peau.
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Sur ces routes, sans exception, les Noirs captifs, hommes, femmes et enfants, furent toujours très nombreux, jusqu'à former une part importante de la caravane. Chaque traficant esclavagiste, berbère, arabe ou maure, en faisait convoyer, en longues files, plusieurs dizaines, voire des centaines à chacun de ses retours vers les grands marchés. (...) Ils utilisaient en somme les Noirs comme une réserve de capital, peut-être plus sûre que les monnaies, capital dont la valeur pouvait croître au fur et à mesure que l'on s'éloignait davantage des postes de traite et des territoires de razzias.
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En 1252, Gênes et Florence frappèrent des monnaies d'or à peu près semblables, le genovino, bientôt appelé ducat à Gênes, et le florin de Florence, pièces lourdes de quelque 3,6 grammes d'aujourd'hui et d'or presque pur. Ces nouvelles pièces mettaient fin à plusieurs siècles d'anarchie monétaire où, dans l'Occident chrétien, un nombre quasi infini d'ateliers monétaires, du roi, des princes, des grands et petits seigneurs, des archevêques, évêques et abbés, faisaient fondre des pièces d'argent de plus en plus mauvaises, de poids léger et d'alliage impur.
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Au sud de la Nubie et à l'ouest de l'Ethiopie, le trafic des esclaves du Darfur, absolument crucial pour l'économie des sultans musulmans, résultait soit des ventes par les trafiquants installés sur place, Arabes pour la plupart, qui ne pratiquaient que de pauvres razzias sur les villages des environs, soit des raids directement placés sous l'autorité du sultan du Caire.
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Bien souvent nos sociétés intellectuelles s'affichent ouvertement racistes. Non pas au sens où nous l'entendons ordinairement, c'est à dire condamnations ou mépris des civilisations, mœurs ou religions différentes des nôtres, mais par une étonnante propension à mal juger de leur passé.
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Plusieurs témoins attestent des disparitions encore au printemps et dans l’été 1440, non plus peut-être à Machecoul et à Tiffauges, mais, en tout cas, lors de ses voyages, à Vannes et à Josselin : « Il tua, égorgea, et fit tuer et égorger inhumainement dans les lieux susdits plusieurs enfants, garçons et filles » (CXL).

Ces mêmes confessions ne laissent rien ignorer du sort des victimes et décrivent longuement viols, sévices, sodomie, cruautés insupportables, humiliations, puis, ou dans le même temps, meurtres par étranglement ou égorgement, ou par larges blessures à coups d’une grande épée.

Gilles de Rais était-il malade ? de quelle maladie ? ou anormal ? seulement débauché ? Les auteurs qui récusent ses crimes de sang et ses crimes sexuels tout à la fois invoquent seulement une vie de plaisirs, les excès de bonne chair et de boissons fortes, vins corsés et hydromel, chaque jour en énormes quantités. Mais les juges, le procureur en tout cas, qui incriminaient eux aussi ces abus de table, y voyaient une prédisposition aux violences et déviances : « Gilles de Rais mangeait des mets délicats et buvait des vins fins, de l’hydromel et du clairet, et d’autres sortes de boissons pour s’initier audit péché de sodomie et l’exercer contre toute nature contre lesdits garçons et filles, plus abondamment, plus facilement et plus délectablement, souvent et très souvent, d’une manière excessive et inusitée ; et il faisait chaque jour des abus de table ».

Ses familiers et complices appelés à témoigner, se sont, à en croire leurs dépositions, contentés de décrire ces meurtres et ces perversités, sans porter de jugement, sans donner la moindre explication. Seul Henriet Griart rapporte que Gilles lui-même, conscient de sa culpabilité, ne trouvait rien à dire pour se défendre que d’invoquer une sorte de fatalité : « il [Griart] dit avoir entendu dire par ledit Gilles qu’il était né sous une telle constellation que, selon lui, personne ne pouvait savoir ou comprendre les actes illicites dont il se rendait coupable ». (3, I)
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