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Critique de BazaR


Voici un petit recueil de nouvelles de Robert Heinlein quelque peu oublié. Il aura fallu le challenge duo+ de Fifrildi pour que je le découvre en fouinant.

J'ai découvert que ce recueil était bien une création originale, traduction de Assignment in Eternity (photo de couverture en commentaire) publié en 1953. Il regroupe trois longues nouvelles / novellas, les deux premières datant de 1941 et la dernière de 1947. L'auteur ayant commencé à publier en 1939 (je crois) on pourrait dire qu'il s'agit – pour les deux premiers textes – d'oeuvres de jeunesse.

C'est ce à quoi ils m'ont fait penser. « En quelque temps » et « Héritage perdu » mettent l'action en avant en partant d'une idée SF ; tout à fait l'esprit pulps genre Capitaine Futur d'Edmond Hamilton. La première suppose que le temps est en fait multidimensionnel. Heinlein en fait émerger l'existence de sorte de mondes parallèles vers lesquels on peut se déplacer après hypnose. Les étudiants et leur professeur qui tentent l'expérience vont voir leur vie changer du tout au tout.
La deuxième estime qu'avec un peu de pratique, il est facile de développer des dons extrasensoriels comme la télépathie ou la lévitation. Les trois héros – dont deux scientifiques encore une fois – qui se lancent vont se voir embarqués dans une lutte millénaire entre deux camps de surdoués, le premier cherchant à étendre sereinement ces capacités extrasensorielles à toute l'humanité, le second voulant profiter de ces dons pour dominer unie humanité maintenue dans l'ignorance.
Dans les deux cas, Robert Heinlein lance son hypothèse (temps multidimensionnel et capacités extrasensorielles) et ne s'embarrasse pas de détails pour amener les personnages à maîtriser leurs nouvelles capacités. Ensuite, l'action prend la main. C'est plutôt léger mais pas inoubliable. A noter la traduction qui m'a souvent surpris à cause d'expressions employées du genre « je n'entrave que pouic ».

« Un homme » est d'un autre niveau. le texte pointe les effets possibles et néfastes de la manipulation génétique. Une société privée fait son beurre de la création de singes menés à un niveau d'intelligence suffisant pour pouvoir réaliser les travaux pénibles. Ces êtres sont considérés comme un cheptel que l'on euthanasie quand il est devenu trop vieux. Une milliardaire va s'émouvoir de cette situation et se lancer dans une bataille juridique pour leur donner un statut d'humain. Cette nouvelle mériterait d'être mise en avant de nos jours. Elle dénonce des situations telles que l'esclavage, mais aussi les souffrances inutiles des animaux, bref ce manque d'humanité qui s'associe souvent à la production industrielle. Les personnages sont hauts en couleur et on ne sombre jamais dans le drame plombant.
Le texte a été apparemment adapté à la télévision américaine.

Cette défunte collection SF du Masque contient décidément des textes oubliés plutôt agréables. Heureusement nous avons de la chance qu'il existe un marché de l'occasion.
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