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Critique de Folfaerie


Je n'ai jamais tellement aimé l'oeuvre d'Hemingway, malgré mes quelques incursions depuis l'époque où j'ai découvert le vieil homme et la mer. C'est même l'un des rares écrivains américains qui me laisse totalement indifférente.

Ce recueil (traduction de Marcel Duhamel) était au programme de ma licence. Il m'a quelque peu réconciliée (j'ai bien l'impression que ce ne sera que temporaire tout de même) avec l'écrivain, en partie parce que le cours de ma prof était suffisamment passionnant pour que je puise un certain intérêt à lire toutes les nouvelles du recueil.

Le fil conducteur est bien évidement la guerre. Certaines nouvelles prennent place juste après un combat, d'autres traitent du retour à la vie civile, on navigue entre les Etats-Unis, la Suisse et l'Italie, avant, pendant et après la première guerre mondiale.

Hemingway était le roi de l'ellipse. Il tait un certain nombre de faits et c'est au lecteur de deviner le cheminement de la pensée des protagonistes. Une incapacité à communiquer, des non-dits. Si certaines des nouvelles ont un thème qui se devine aisément, et qui revient souvent, comme le traumatisme de la guerre et le difficile retour à une vie "normale", d'autres en revanche m'ont laissée perplexe. Je n'ai pas su les décoder. C'est le cas du chat sous la pluie, de Paradis perdu ou encore du Vin du Wyoming entre autres.

Le recueil se clôt avec une pièce, La cinquième colonne, qui m'a également déconcertée. Elle se situe durant la guerre civile espagnole, et le protagoniste principal est un agent secret américain. Elle n'a pas reçu un accueil des plus chaleureux à sa sortie, et je le comprends...

Je retiens de toutes ces nouvelles deux choses : Hemingway savait parfaitement retranscrire les ravages psychologiques de la guerre, par de petits riens, des dialogues décousus, des attitudes singulières. C'est le cas de "le soldat chez lui", "maintenant je me couche" et une bonne dizaines d'autres. Je ferai une exception pour "La grande rivière au coeur double" aux accents de Nature Writing indéniables.

Ma seconde remarque porte sur les femmes : elles sont réduites à la portion congrue, ce qui est certes logique pour un recueil de nouvelles de guerre. Mais on finirait presque par regretter leur présence tant elles sont mal traitées par l'écrivain. Toujours lasses et superficielles, lointaines, insipides, dépourvues de toute personnalité intéressante, de profondeur.

Les rares fois où je lis Hemingway, je me dis toujours que cela a pris un sacré coup de vieux. Les dialogues me paraissent toujours improbables, surtout entre un homme et une femme. Je suis incapable d'imaginer un couple tenant pareils propos. C'est certainement que je manque de subtilité.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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