C'est une loi de la nature : une dictature doit tomber. C'est impossible autrement.
Il n'y a que des gens libres qui défendent leurs pays. Les esprits serviles ne défendent que les tyrans.
Qui possédera la Syrie surveillera tout l'Islam.
Les jours suivants, les pères viennent voir les autorités pour prendre des nouvelles de leur fils. Ils sont reçus par Tef Najib, le chef de la sécurité politique de Deraan, un cousin de Bachar.
Vos gamins, oubliez-les ! Vous voulez mon conseil ? Faites-en d'autres. Et si vous ne savez pas comment, envoyez-nous vos femmes et on s'en chargera pour vous !
( p 22 )
Je remercie aussi la France, qui a été généreuse pour moi et la famille, mais je ne pense pas avoir démérité. Cela n'a pas toujours été facile et j'ai dû me battre. Je suis fier d'avoir rejoint ce pays.
"Une dictature doit tomber,c'est impossible autrement"
Ce que j'aimais quand j'étais petit enfant, c'était grimper dans les citronniers du jardin...planter des oignons au pied des orangers et manger des clémentines sous les arbres.
Moi, j’étais surexcité.
- Maman, s’il te plaît, laisse-moi aller aux manifs. Tu laisses papa y aller, pourquoi pas moi ? De toute façon, si tu ne me laisses pas y aller, je fugue, j’irai dormir dehors s’il le faut !
- D’accord, mais promets-moi au moins de pas rester trop proche de ton père. Je ne supporterai pas s’il vous arrivait quelque chose...
- C’est bien une révolution, ça n’a rien à voir avec de simples manifs, ça prendra peut-être 20 ans, mais il n’y a plus de marche arrière possible.
Le 20 mars, je pars donc avec trois cousins à la manifestation. Pour rassurer Maman, mon père a pris une autre voiture.
- Fais bien attention. Pas de bêtises, hein.
Mais à peine arrivés à la mosquée Al-Omari, d’où partait la manif, on tombe sur mon père !
On est nombreux à s’être rassemblés devant la mosquée. Dès la fin de la prière, les gens sont sortis, et la manif a commencé. C’était incroyable de voir cela. On était tous ensemble, même un vieux Cheikh très religieux a pris mon cousin, athée aux cheveux longs, dans les bras, et ils ont défilé en se serrant les coudes !