Citations sur Jihad Academy (12)
Nous faisons face à un nihilisme générationnel, à une jeunesse fascinée par la mort. Conduites à risque, overdose, attirance vers la satanisme...Un terrain pathologique de morbidité ! Avec Daech, ces enfants perdus de la mondialisation, frustrés ou marginaux, se retrouvent investis d'un sentiment de toute puissance du fait de leur propre violence, de surcroît à leurs yeux, légitime.
Daech leur offre un vrai terrain où se réaliser. C'est son coup de génie. Il peut absorber plus de volontaires qu'al-Qaeda, lequel recrute dans la clandestinité. Ces islamistes se vivent comme des héros, dans des vidéos préparées, dans lesquelles ils expliquent pourquoi ils sont heureux de mourir en martyrs.
Pourquoi cette reculade de l’Occident ? Il serait trop simple et trop rapide de se contenter d’évoquer la lâcheté de nos gouvernements. Les raisons de ne pas intervenir sont bien connues : on pense d’entrée à la fameuse peur que les armes livrées ne « tombent dans de mauvaises mains» .
Les Syriens sont religieux. Même les chrétiens, lors des guerres contre Israël, criaient “Allah akbar” en montant à l’assaut. C’est le cri officiel de l’armée. C’est culturel, pas religieux. Moi aussi, j’ai passé mon service militaire à crier “Allah akbar” ! Je n’accepterais pas de mourir sous la bannière de Castro ou de Lénine… La plupart des révolutionnaires brandissent la bannière noire, mais c’est parce que c’est la seule bannière disponible. Il n’y en a pas d’autre, et même les chrétiens meurent dessous.
Le peuple syrien est victime d’une sorte de destin contre lequel on ne peut rien. La désaffection des manifestations de solidarité en France à l’égard de la révolution syrienne en est une triste illustration. Placés en regard de tous les défis français, la Bible croissance, le chômage, la dette, les déficits, les morts en Syrie ne pèsent rien ou presque sur le plan électoral. Pourtant, la pression diplomatique peut produire des effets.
Il y a dans la révolution syrienne une question de classes. Mis à part les étudiants, les intellectuels et les activistes qui ont joué un rôle important au cours des premiers mois, cette révolution concerne surtout des pauvres, des ruraux, des gens rustres, pour lesquels une partie de la nouvelle bourgeoisie syrienne n’a pas beaucoup de sympathie. Elle préfère s’identifier aux apparences “occidentalisées” du régime, qui en plus protège ses intérêts et ses “affaires”. Il y a du racisme social. On ne veut voir que les gens qui nous “ressemblent”. On s’enferme dans une certaine bulle, et on méprise les travailleurs, les vendeurs de légumes, les femmes de ménage et tous ceux qui les soutiennent.
Le succès des groupes islamistes tient à plusieurs facteurs : à leur image d’efficacité militaire, d’intégrité, qui les rend souvent populaires dans la population, mais aussi à la façon dont les fonds sont levés, qui est une incitation à surenchérir dans le discours religieux.
Dans le pire des cas, le jour où la Syrie sera sur le point de s’effondrer, il sera toujours possible de défendre à la face du monde la « théorie du moindre mal », qui voudrait que le régime soit moins grave que l’État islamique. Les Assad ont toujours manipulé le « moi ou le chaos » avec une grande force de persuasion. L’épouvantail est d’une efficacité redoutable.
Les Russes ont favorisé l’émergence des islamistes au sein de la guérilla tchétchène pour provoquer son éclatement. Les Israéliens ont longtemps laissé le Hamas prospérer dans l’espoir d’affaiblir l’OLP (Organisation de libération de la Palestine).
Le djihad, on a tendance à l'oublier, est à l'origine l'une des plus belles notions de l'islam. C'est l'effort, sur soi et pour soi, pour se rendre meilleur, pour améliorer sa vie et pour tendre vers un monde plus juste.
Quand on est en situation dominante, on n’a pas à essayer d’effrayer l’adversaire.