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Critique de Meygisan


J'ai emprunté cette bd sans trop savoir à quoi m'attendre, ne connaissant pas l'oeuvre d'Alain Damasio. Grand bien me fasse car celle ci m'a convaincu d'ouvrir un jour l'un de ses bouquins.
C'est simple, je n'ai absolument pas senti passer les 80 pages de ce premier tome. J'ai été complètement happé par la horde et les dissensions qui s'installent en son for intérieur alors qu'elle lutte pour survivre, pour que l'humanité survive et cesse enfin d'être le jouet des vents qui balaient inlassablement la planète. Comme certains d'entre vous l'auront déjà dit, cette oeuvre m'a rappelé celle de Serge Brussolo " La planète des ouragans" dans le sens où un petit groupe d'humains luttent contre les éléments déchaînés comme pour mieux pointer leurs propres peurs, leurs propres défauts. Dans La Horde, le groupe se scinde alors qu'il a pour objet justement de ne jamais céder. Tout le monde trouve son explication à la fissure, à la faillite, rejetant la faute sur l'un ou sur l'autre. Mais c'est bien de l'intérieur que vient la faille car déjà présente. Et c'est ce qui rend totalement humain cette horde face aux vents, rappelant que ce bloc uni ne tient que grâce à chaque élément qui le compose. Chacun à sa place joue un rôle crucial dans l'existence de la horde et comme le dit Pietro, " des morts, il y en a toujours eu, mais la horde, elle, est bien vivante".
Je ne sais pas où se situe cette oeuvre mais pour moi elle emprunte à la fois du survival ( on pourrait pratiquement comparer les vents à une pièce complètement close dans laquelle la horde est prise au piège sans espoir d'en sortir un jour, les vents étant à la fois son geôlier et son prédateur), de la quête initiatrice ( la recherche de sens face à une (sur)vie absurde) et philosophique, et de la sf post apo. le tout baigne dans une sorte d'ambiance qui tend à la fois vers l'espoir et la tragédie. L'espoir car ce qui mène la horde est noble et nécessaire, et tragédie car au bout du compte, tous ces personnages emblématiques ne savent pas du tout ce qui les attend. Ils marchent inlassablement vers ce qui pourrait n'être qu'un rêve, vers l'inconnu, vers un possible espoir de mettre fin à tout. Mais c'est également ce qui rend leur quête grandiose et humaine, et donc absolument incontournable.
J'ai bien fait d'errer dans les rayons de ma bibliothèque favorite.... et je vous conseille d'en faire autant si vous aimez la bd.
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