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Critique de Madame_lit


Chère lectrice, Cher lecteur,

Pour ma participation aux Feuilles allemandes, j'ai décidé de lire Alice de Judith Hermann. Cette année, je voulais découvrir une autrice contemporaine (cette dernière est née en 1970). Comme j'avais lu qu'il est surtout question d'ambiance dans les récits de Judith Hermann, je me suis dit que je pourrais sans doute aucun aimer ses livres.

Que raconte Alice?

Alice perd cinq proches à cinq moments différents. Qu'est-ce que l'autre emporte avec lui? Un sourire? Un objet? Une baignade un après-mdi d'été? Un amour? Autant de questions, autant d'étapes dans le parcours d'Alice qui n'a d'autre choix que d'accepter, que de lâcher prise sur le sentier de la vie.

Ce que j'ai pensé de ma lecture

J'ai eu de la difficulté à embarquer dans la première partie (Micha) et je sais que c'est relié au style d'écriture. Judith Hermann va droit à l'essentiel. Avec elle, il n'y a pas de fioritures, de longues descriptions à la Proust. L'écriture est sobre. Elle vise à créer, à mon avis, un détachement, malgré la lourdeur imposée par la thématique de la mort. Bien sûr il est question de mort dans ce livre. Je peux dire qu'elle la connaît la mort Alice! Mais, la mort se raconte sans larme, sans drame, sans artifice. Tout est dit à travers un objet, un regard, un geste.

«Et ce regard, pendant tout le temps qu'il avait duré, était parfait. C'était tout. » (p. 153)

Chaque partie porte le nom d'un homme (Micha, Conrad, Richard, Malte et Raymond) et elle relate la mort passée ou à venir de ce dernier. Il s'agit d'un homme aimé, d'amis, d'un oncle et du mari. Chacun possède une importance dans la vie d'Alice. Grâce à ces derniers, Alice expérimente la mort, son irréalité et son mystère. Par exemple, Alice, après la mort de son ami Richard, va se baigner dans un lac froid. C'est ce qui s'avère la chose à faire pour elle en hommage à son ami.

Tout au long de lecture, j'ai pensé aussi à ces êtres chers qui sont disparus de ma vie. J'ai ressenti de la nostalgie, mais une saine nostalgie, car je sais que j'étais dans le monde de Judith Hermann et non pas dans le mien. Dans le sien, il reste un objet qui raconte l'autre, un mot ou encore une activité et dans le mien, trop de douleur, trop de morts, trop de drame. Impossible à raconter, impossible à définir. Je lève mon chapeau à l'autrice qui a su si bien parler de la mort en abordant avant tout la vie.

«Alice leva les yeux vers les fenêtres fermées de Richard et se dit, dans un lit d'une chambre de cet appartement, dans cette maison de cette rue, un homme que je connais est en train de mourir. Tous les autres sont occupés à autre chose, Penser cela, c'était à peu près comme réciter un poème, les mots d'un étranger, rien qui puisse se concevoir. » (p. 100)

Bien à vous,

Madame lit


Lien : https://madamelit.ca/2021/11..
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