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Critique de Epictete


J'avais déjà lu quelques nouvelles de Hermann Hesse qui m'avaient beaucoup plu. Déjà, on était dans un monde semi-autobiographique. « Semi » parce que les frontières entre fiction, réalité et poésie sont toujours assez floues.
En même temps, j'ai toujours été un peu en retrait, je dois l'avouer, avec la littérature Germanique. J'y ai souvent trouvé un peu trop de romantisme, voire de nombrilisme (Oui, je sais que je vais choquer certains d'entre-vous).
Avec ce roman, on a tout : L'écriture est toujours aussi fluide et agréable, et les thèmes abordés vont nous entraîner vers des mondes qui nous sont à la fois inconnus et pourtant familiers. Paradoxal ! me direz-vous. C'est justement le qualificatif le mieux adapté à l'ensemble de ce beau texte.

Un homme, la cinquantaine, dans le climat très pessimiste de l'entre-deux guerres, après de nombreux événements dans sa vie, prend du recul et s'interroge face au climat au minimum réactionnaire qui s'installe.
A la fois attirant et rejetant toute relation avec ses semblables, un peu ermite (Loup des Steppes) il s'interroge sur lui-même.
Sa dualité (C'est à la mode) va le conduire à des réactions aux stimulis du monde qui l'entoure qui vont contribuer à le marginaliser, alors qu'il ne cherche qu'à nouer des relations avec ses contemporains (qu'il aime et qu'il méprise).
S'agit-il de l'auteur ? A chacun de répondre . de nombreux indices présents dans le texte pourraient le faire croire. C'est finalement sans grande importance.

Chez Hermann Hesse, l'écriture est fluide et par le miracle du travail de la traductrice ce style est rendu de façon très agréable, presque poétique en Français. Il y a parfois des longueurs, et pourtant on se sent bien dans ce texte.
C'est une sorte de roman à tiroir : Un éditeur positionne le récit après avoir trouvé les carnets d'un des locataires de sa tante. Locataire qui avait lui-même reçu un opuscule intitulé « Traité sur le loup des steppes ».
Le nombre de thèmes abordés dans cette réflexion est impressionnant (Je ne les ai pas compté). Cela représenterait certainement plusieurs dizaines de sujet de philo au Bac.
Exemple : Un homme peut-il se consacrer au religieux et à la débauche, à ses instincts le plus bas ? S'agit-il au départ de deux hommes différents qui agissent, ou de l'effet du destin double d'un seul et même homme ?
L'image que nous avons de nous-même influence-t-elle nos comportements de façon à nous faire correspondre à cette image ?

Cette lecture est un grand choc. On a l'impression que l'on pourrait relire de nombreuses fois cet ouvrage et y trouver toujours de nouveaux sujets de réflexion, d'introspection.
Il s'agit bien de l'interrogation sur sa vie d'un homme se rendant compte qu'il approche de l'issue , ses regrets (Jean d'Ormesson aurait pu dire « Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit ») – mais aussi sur la futilité des actions de notre vie, de nos travaux, de ce dont nous sommes fiers en général.
C'est à n'en pas douter un grand roman. Il est certainement plus difficile de l'aborder à certains moments de sa vie qu'à d'autres. Certains romans nous attendent-ils au tournant ? Quitte à les ouvrir à la bonne période. Mystère.
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