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Citations sur Le Loup des steppes (517)

Je sens brûler en moi un désir sauvage d'éprouver des sentiments intenses, des sensations ; une rage contre cette existence en demi-teinte, plate, uniforme et stérile ; une envie furieuse de détruire quelque chose, un grand magasin, par exemple, une cathédrale, ou moi-même ; une envie de commettre des actes absurdes et téméraires, d'arracher leur perruque à quelques idoles vénérées, de munir deux ou trois écoliers rebelles du billet tellement désiré qui leur permettrait de partir pour Hambourg, de séduire une petite jeune fille ou de tordre le cou à quelques représentants de l'ordre bourgeois. Car rien ne m'inspire un sentiment plus vif de haine, d'horreur et d'exécration que ce contentement, cette bonne santé, ce bien-être, cet optimisme irréprochable du bourgeois, cette volonté de faire prospérer généreusement le médiocre, le normal, le passable.
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La solitude est synonyme d'indépendance ; je l'avais souhaitée et atteinte au bout de longues années. Elle était glaciale, oh oui, mais elle était également paisible, merveilleusement paisible et immense, comme l'espace froid et paisible dans lequel gravitent les astres.
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Chacun sait bien, dans un recoin de son âme, que le suicide représente une issue, mais que celle-ci n'est qu'une solution de fortune, un peu mesquine et illégitime. Au fond, ils est plus noble et beau d'être vaincu et abattu par la vie que par soi-même.
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Pour atteindre une forme supérieure de l'humour, il faut commencer par ne plus prendre au sérieux sa propre personne.
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Ma vie avait été pénible, incohérente et malheureuse, elle conduisait au renoncement et au reniement, elle avait le goût de l'amertume humaine, mais elle était riche, fière et riche, souveraine même dans la misère. Qu'importait que le petit bout de chemin qui restait jusqu'au crépuscule fût, lui aussi, lamentablement perdu; le noyau de cette vie était noble, elle avait de la dignité, de la race : je ne misais pas des sous, je misais des étoiles.
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Tu es bien trop exigeant et affamé pour ce monde simple et indolent, qui se satisfait de si peu. Il t'exècre ; tu as une dimension de trop. Celui qui désire vivre aujourd'hui en se sentant pleinement heureux n'a pas le droit d'être comme toi ou moi. Celui qui réclame de la musique et non des mélodies de pacotille ; de la joie et non des plaisirs passagers ; de l'âme et non de l'argent ; un travail véritable et non une agitation perpétuelle ; des passions véritables et non des passe-temps amusants, n'est pas chez lui dans ce monde ravissant ...
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La vie, pensais-je, a forcément toujours raison au bout du compte ; si elle bafoue mes beaux rêves, c'est que ceux-ci étaient absurdes et injustifiés.
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Si la majorité a raison, si cette musique dans les cafés, ces divertissements de masse, ces êtres américanisés aux désirs tellement vite assouvis représentent le bien, alors, je suis dans l'erreur, je suis fou, je suis vraiment un loup des steppes, comme je me suis souvent surnommé moi-même ; un animal égaré dans un monde qui lui est étranger et incompréhensible.
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L'empereur, les généraux, les capitaines d'industrie, les politiciens, les journaux, personne n'a la moindre chose à se reprocher, personne n'est coupable de quoi que ce soit ! On pourrait penser que tout va pour le mieux autour de nous. Seulement il y a ces douze millions de tués qui reposent en terre. (...) Les deux tiers de mes compatriotes lisent ce genre de journaux ; ils lisent chaque matin et chaque soir ce genre de propos. Chaque jour, on les travaille, on les exhorte, on excite leur haine, on fait d'eux des êtres insatisfaits et méchants. Le but et le terme de cette entreprise sont une fois de plus la guerre : celle qui approche, celle qui vient, et qui sera sans doute plus hideuse encore que la précédente. Tout cela est limpide et simple. Chaque homme pourrait le comprendre, pourrait aboutir à la même conclusion, s'il se donnait simplement la peine de réfléchir une heure. Mais personne n'en a la volonté ; personne ne veut éviter la prochaine guerre ; personne ne veut épargner à soi-même et à ses enfants le prochain massacre de millions d'hommes, si c'est au prix d'un tel effort. Réfléchir une heure ; rentrer en soi-même pendant un moment et se demander quelle part on prend personnellement au règne du désordre et de la méchanceté dans le monde, quel est le poids de notre responsabilité ; cela, vois-tu, personne n'en a envie ! Voilà pourquoi tout continuera comme avant ; voilà pourquoi jour après jour, des milliers et des milliers d'hommes préparent avec zèle la prochaine guerre.

(P. S. : Non, vous ne rêvez pas, ces lignes ont bien été écrites par Hermann Hesse en 1927, soit 6 ans avant l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler. Cela laisse rêveur, vous ne trouvez pas ?)
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Même un homme moyennement doué acquiert une certaine maturité après avoir traversé quelques siècles.
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