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Critique de ibon


C'est une pépite. Un objet littéraire comme on en rencontre peu, accessible et profond.
Ce roman de 1930, sous estimé avec seulement 63 critiques à ce jour, recouvre le thème de l'amitié dans un Moyen Âge germanique où la mort est omniprésente, mais si ce n'était que cela...

Les opposés s'attirent. Ce fait est mis en pratique quand Goldmund et Narcisse se rencontrent dans le pensionnat du monastère de Mariabronn, l'un est un élève rêveur, l'autre est un jeune professeur qui tire son statut, et beaucoup d'orgueil, de ses connaissances sur Aristote et Saint thomas d'Aquin. Mais, dans le silence de la prière et de la spiritualité souffle dans les interstices des murs du cloître un air de liberté.
Le roman, faisant la part belle à l'aventure, se concentrera sur l'imprévisible Goldmund.

Aventure et recherche de soi sont les moteurs du récit.
Il oppose l'errance et la propriété mais aussi la recherche de l'autre et la peur de l'autre. En effet, le bon Herman Hesse constate que le propriétaire redoute le vagabond car il lui rappelle son implacable inclinaison vers la déchéance et la mort.

Indépendance, instinct et instabilité se révèlent dans le monde primitif du vagabond soumis à la providence qui lui octroie soleil, pluie, neige, froid ou chaleur.
Pour le jeune homme sûr de sa force et de sa beauté, la recherche de nourriture et de rencontres féminines sont des besoins du corps qui, assouvis, ne lui permettent pourtant pas de se révéler pleinement.
Voilà la quête: quel sens à donner à sa vie?

Des réponses seront peut-être trouvées sur les routes de l'aventure qui se lie au vice , de la sagesse liée à la monotonie ou bien de l'art qui pourrait transcender cette obscure peur ancrée en certains d'entre nous.

Herman Hesse m'a paru beaucoup plus lisible que dans "Le loup des steppes", ses réflexions sur l'être humain souhaitant, même inconsciemment, que quelque chose lui survive, sont bouleversantes.

Une splendide découverte soufflée par Babelio et ses généreux contributeurs.
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