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Critique de andman


andman
20 décembre 2013
A l'époque moyenâgeuse du Saint-Empire romain germanique, le péché mignon des pensionnaires du monastère de Mariabronn se limite à un peu de vin chaud bien sucré, parfumé à la cannelle et à l'oeillet.
Parmi les membres de cette communauté religieuse, haut-lieu de la connaissance et de la prière, deux jeunes gens s'apprécient et se recherchent : Narcisse et Goldmund sont sous l'influence d'une force d'attraction hors des pulsions inverties.

Professeur de grec, encore novice, Narcisse est un être d'élite respecté de tous. Jeune homme de grande écoute, il prend sous son aile Goldmund un élève studieux âgé de quinze ans, rêveur à ses heures.
En recherche de spiritualité, ils sont l'un comme l'autre au stade du serment non exprimé. Chacun se sent engagé au fond de lui-même par cette promesse de voeux non écrite mais sacrée.
En fin psychologue, Narcisse découvre chez son ami un traumatisme enfoui depuis l'enfance, une blessure cachée liée au souvenir ténu d'une mère qui a fui le domicile familial alors qu'il était en bas âge. Il ne pense pas que la vie ascétique corresponde à la personnalité de Goldmund mais qu'une recherche de soi orientée vers l'art siérait mieux à son tempérament passionné.

Alors que Narcisse se prépare à recevoir l'ordination, Goldmund abandonne au bout de trois ans la vie austère de Mariabronn au profit de celle aventureuse du monde extérieur.

Ces quelques lignes introductives survolent seulement les tout premiers chapitres, la majeure partie de « Narcisse et Goldmund » se déroule au grand air, en dehors de l'enceinte confinée du monastère.
Les paysages rhénans, la faune, la flore sont décrits dans un style imagé et poétique.
Alternent avec bonheur les scènes contemplatives et mouvementées, la condition de vagant n'est pas de tout repos.
Les regards complices, les paroles douces, les ébats amoureux entre le séduisant Goldmund aux boucles blondes et les femmes rencontrées ici et là, agrémentent de surcroît le récit.
Les prédispositions artistiques qui au fil des années s'affirment chez Goldmund sont également évoquées avec intelligence.
Mais l'attrait principal de cette oeuvre romanesque, écrite par Hermann Hesse en 1930, réside dans l'amitié indéfectible entre Narcisse le spirituel et Goldmund le sensuel, deux êtres fondamentalement différents mais pourtant en symbiose.

En cette période de Noël censée être de concorde et de paix, « Narcisse et Goldmund » est un formidable message de tolérance, de réconfort.
Le lecteur, aux anges, gardera longtemps à l'esprit les prénoms indissociables du penseur et de l'artiste !
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