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Critique de Yvan_T


Cette troisième partie du carnet de voyage au Pakistan nous livre la suite de ce périple de plus d'un an visant à rallier le parvis de Sainte Sophie à Pékin en passant par la route de la soie. Une trilogie qui avait démarré en Iran après 4 mois de voyage, lors du passage de Renaud de Heyn au Pakistan et qui se termine ici avec l'expiration de la validité de son visa pakistanais et son départ pour l'Inde.

Sa connaissance grandissante de l'islam augmente la tentation d'adopter cette religion et de prononcer à nouveau ce premier verset du Coran qui l'avait baptisé Abdullah, mais cette fois, en toute conscience. Croire en une force englobante appelée Dieu ne semble plus lui suffire. Ces quelques jours passés chez les Kalashs vont cependant permettre à cet homme qui cherche un idéal de spiritualité, de prendre un certain recul par rapport à cette constante remise en question de ses convictions qui menace de noyer son esprit. C'est dans les trois vallées du Karakorum, en compagnie de cette ethnie perdue, seulement découverte dans les années 50 par l'occident, qu'il va faire le bilan de son séjour pakistanais.

La majeure partie de ce tome est consacré à son idylle avec les kalashs, dans un endroit retiré du monde musulman, où les femmes font partie intégrante de la vie publique, loin de la séparation totale des sexes dont il a souffert pendant plusieurs mois. Comme lors du tome précédent l'auteur va également faire la rencontre d'un européen converti en la personne de Laothi. Ce pakistanais d'origine allemande va même prendre le rôle de conteur à son compte et le moins qu'on puisse dire est que le contraste entre ses pensées antisémites et l'ouverture d'esprit de Renaud durant les deux tomes précédents est assez choquant.

Le dessin est encore plus coloré que dans les tomes précédents, toujours en alternant des planches «classiques» mettant en scène l'auteur à des doubles pages permettant des réflexions plus intimes. Dans la lignée du "Photographe", l'auteur va se mettre en image et illustrer son récit avec des petits croquis qui viennent capturer et accentuer quelques instants et personnages rencontrés lors de ce long voyage de plus d'un an.

Tout comme "Le Photographe" ou "Abdallahi", "La tentation" va nous montrer l'envers d'un décor délibérément entretenu par des médias occidentaux qui ont tendance à filtrer ou caricaturé la vérité. Plus qu'une invitation au voyage, c'est une leçon de générosité et un véritable dialogue avec des adeptes d'une religion stigmatisée que nous fait partager Renaud de Heyn. Une quête qui ouvre les yeux sur l'Islam et les coutumes locales. Un choc de cultures qui résonne depuis trop longtemps et une trilogie qui incite le lecteur à la réflexion tout au long de ce voyage passionnant.
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