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Critique de Alfaric


Jonathan Hickman est un auteur ambitieux, donc ces oeuvres sont souvent exigeantes. J'avoue qu'avec une parution mensuelle j'aurai eu du mal à me prêter au jeu tellement le récit est riche et la narration tacite voire laconique. Il faut pas mal d'épisodes et de droit de quota de flashback sergioleogiens pour reconstituer le puzzle, et encore je dois dire bien merci à la somptueuse réédition des 45 épisodes en 3 tomes d'Urban Comics qui avec ses appendices permet de comprendre l'univers, les personnages et les enjeux avant de se lancer dans le grand bain… Et merci à Image Comics de nous offrir des récits décoincés du cul qui nous délivrent du politiquement correct de DC Comics et Marvel Comics

On d'abord un western tragique, avec haine et amour, damnation et rédemption sur fond de quête de vengeance.
On a ensuite une uchronie cyberpunk, où sept nations se partagent les Etats-Unis d'Amérique sur fond de guerre totale imminente.
On a enfin une dimension fantastico-horrifique avec un gros délire mystico-religieux comme les Américains aiment tant avec les Cavaliers de l'Apocalypse et leurs Illuminatis qui veulent purger l'Amérique des non-croyants (ça où assouvir leurs pulsons et/ou leurs ambition)...

Le talent de Nick Dragotta est mis à rude épreuve par les délires de Jonathan Hickman. Comme dans la saga "Star Wars", on passe sans cesse des espaces urbains étouffants car très densément peuplés aux espaces naturels qui semblent s'étendre à l'infini et où on est confronté à notre propre insignifiance… Je ne suis pas trop fan de son charadesign, mais j'ai été bluffé par son gros travail de story-boarding : c'est très fluide, c'est très dynamique, et il y a un paquet de cases et ou de planches qui pètent une classe de ouf. Pour ne rien gâcher, il rend clairement hommage aux classiques du genre, que ce soit au western à la Sergio Leone, à l'horreur à la H.P. Lovecraft ou à la science-fiction à la Katsuhiro Ōtomo… Cerise sur le gâteau, la colorisation de Frank Martin est vraiment top !

Au final, on obtient un mélange entre les univers des JdR "Deadlands" et "Shadowrun", dans lequel les partisans de l'Apocalypse et les opposants à l'Apocalypse s'affrontent sans merci. le monde se divise définitivement en deux catégories : il y a ceux qui pensent croient en la liberté, l'égalité et la fraternité, et il y a ceux qui pensent être tout et les autres rien... Plus les choses changent, et plus elles restent les mêmes !!!


Tome 4 : "A qui profite la guerre ?"
https://www.portesdumultivers.fr/east-of-west-tome-4-a-qui-profite-la-guerre-jonathan-hickman-et-nick-dragotta/

Tome 5 : "Vos Ennemis sont partout"
https://www.portesdumultivers.fr/east-of-west-tome-5-vos-ennemis-sont-partout-jonathan-hickman-et-nick-dragotta/

Tome 6 : "Psaume pour les Déchus"
https://www.portesdumultivers.fr/east-of-west-tome-6-psaume-pour-les-dechus-jonathan-hickman-et-nick-dragotta/

Les intrigues et les complots vont bon train dans toutes les factions, avec l'autoproclamé prophète Erza Orion qui veut devenir le calife à la place du calife en l'absence des Cavaliers de l'Apocalypse. Les road trips du père et du fils finissent par se rejoindre, mais c'est juste au moment où lesdits Cavaliers de l'Apocalypse font leur comeback... Bon, elle démarre quand cette guerre totale qu'on annonce depuis la 1ère page du 1er épisode ?

PS: Dans un édition deluxe, c'est quand même ballot de se tromper aussi connement dans la numérotation des chapitres... Une simple relecture aurait permis de ne pas commettre cette erreur, mais j'imagine qu'en ces temps de reagano-thatchéro-macronisme triomphant c'est un crime de lèse-majesté que de rétribuer quelqu'un pour le faire...
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