Je découvre ici l'univers de
Keigo Higashino, dont certains personnages sont récurrents. Ils ne font pas leur première apparition dans
L'équation de plein été, mais cela ne m'a pas paru gênant. Voici un récit que j'ai beaucoup aimé, à l'atmosphère très particulière. Très loin d'un page turner haletant et sanguinolent, le rythme du roman est doux, apaisant presque, malgré les morts.
Le personnage principal est un petit garçon d'une dizaine d'année, Kyōhei, dont les parents se « débarrassent » en l'envoyant en villégiature à Hari Plage, chez son oncle et sa tante. Hari Plage est un personnage en soi : très beau village qui fut une destination à la mode mais tombe aujourd'hui dans l'oubli, au point d'aiguiser les appétits de multinationales polluantes. Sur fond de décrépitude menaçante, vont se croiser un étrange scientifique, de jeunes activistes, la famille du petit garçon et un policier à la retraite
malheureusement très vite assassiné . J'ai vraiment aimé la relation entre le petit garçon et le scientifique. Sur fond de devoirs laborieux, le scientifique va amener Kyōhei à se poser les bonnes questions. Toute l'essence du Japon est contenue dans cette relation : profonde, mais rien n'y est explicite.
L'intrigue de ce roman à la temporalité atypique est douloureuse mais curieusement lumineuse. Pas de serial killer ici, juste des gens blessés qui tentent de se reconstruire.
Ce roman apporte un éclairage supplémentaire à ma représentation mentale du Japon, par nature biaisée par mon regard occidental. Une très belle découverte.
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