AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Kirzy


Même si c'est loin d'être mon genre littéraire favori, j'apprécie à l'occasion de me plonger dans un bon mélo. Eté après été en est clairement un. le premier chapitre s'ouvre sur une héroïne, Mallory, sur son lit de mort, à peine la cinquantaine. Elle confie à son fils un numéro de téléphone, charge à lui de prévenir un homme, Jake, son amant secret depuis vingt-huit ans. Ou plutôt vingt-huit étés. Ils ne se voient qu'un week-end par an, sur l'île de Nantucket où vit Mallory, pour la fête du Travail. Comme une libre inspiration du film « Même heure, l'année prochaine » de Robert Mulligan ( 1978 ).

Elin Hildebrand propose une histoire d'adultère ultra romantique, sans chambre sordide de motel, sans cris ni assiettes cassées, étonnamment calme et sereine, à coups de couchers de soleil et de sandwichs au homard. La narration, très fluide, vogue d'un été à l'autre, dans l'ordre chronologique jusqu'au dernier et à la mort de Mallory.

Il m'a fallu un peu de temps pour entrer pleinement dans le roman, ayant énormément de mal à comprendre pourquoi la passion évidente qui anime ces deux êtres ne pouvait se conclure par une relation conjugale classique, à l'année. Rien dans ce que présente l'auteur ne m'a semblé être un frein insurmontable pour des amoureux sincères. Et puis, je me suis laissée prendre par le rythme pépère du récit, appréciant les têtes de chapitre rappelant les événements majeurs ( géopolitiques, politiques ou plus légers, très pop culture ) de 1993 à 2020.

C'est le dernier tiers du roman que j'ai préféré, appréciant qu'il revête plus de densité grâce à la mise au premier plan de l'épouse de Jake. Si Mallory est touchante, Jake sympathique et un peu fade, Ursula est de loin le personnage le plus intéressant. Peu aimable au départ, elle l'est toujours à la fin mais gagne en dignité dans sa gestion de la vie parallèle de son mari. Femme ambitieuse, on la voit gravir les marches de la vie politique américaine, à la conquête du poste de sénatrice puis future candidate à l'élection présidentielle.

C'est elle qui teinte la romance mélodramatique d'un contenu plus politique. A travers ce personnage, Elin Hildebrand traite avec subtilité, presque l'air de rien, les thématiques fortes et très actuelles du lobbying de la NRA ( National Rifle Association of America qui oeuvre à protéger le droit de posséder et de porter des armes ), de l'homosexualité féminine ou des violences sexuelles faites aux femmes. Cela fait du bien de voir la romance conte de fées entrer dans la « vraie vie ».

Commenter  J’apprécie          1151



Ont apprécié cette critique (112)voir plus




{* *}