AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lockjaw


J'ai toujours préféré les romans aux nouvelles. le principal défaut que j'attribuerais à ces dernières est leur brièveté. J'ai souvent l'impression que l'histoire ou les personnages auraient pu être plus développés et qu'on finit trop rapidement de les lire, avant d'être réellement impliqué dans l'histoire. Il y a aussi un côté répétitif à ces livres. Passé la surprise des premières nouvelles, on s'engage vite dans une certaine routine à commencer et recommencer divers récits parfois similaires.

C'est dans ce contexte que j'ai commencé ce livre ; Joe Hill étant un auteur que j'apprécie et ayant envie de découvrir ce premier recueil publié chronologiquement de sa part.

Ce qui est surprenant dans un premier temps avec ce livre, c'est son titre. Au premier abord, on se rend compte que presque aucune nouvelle ne contient de fantôme à proprement parler. Seules "La Belle au ciné hantant" et "Schéhérazade a encore frappé" dérogent à la règle et traitent réellement d'apparitions surnaturelles de personnes défuntes. Au fur et à mesure de la lecture, ce titre prend cependant tout son sens et on se rend compte qu'il s'agit plutôt du sens figuré de fantômes. La plupart des nouvelles laissent une place prépondérante aux souvenirs des personnages ou fantômes du passé qui les hantent, que ça soit des périodes de leur vie ou des personnes (en particulier "Pop Art", "Mieux qu'à la maison", "La Cape", "Bobby Conroy revient d'entre les morts" et "Escamotage").

Les nouvelles sont assez courtes (entre 20 et 30 pages en moyenne), avec pour extrêmes "Bois mort" (seulement 2 pages !) et "Escamotage" (60 pages). "Bois mort", aussi poétique soit elle, souffre des principaux défauts que je reproche aux nouvelles. Difficile de comprendre l'intérêt de ces deux courtes pages au milieu de ce recueil, qui sont vite oubliées pour passer à la suite. "Dans la souricière" est également une des nouvelles que j'ai le moins apprécié. L'histoire est peu développée hormis la description du personnage principal et s'arrête brutalement sur un goût d'inachevé. Cette fin ouverte est censée laisser place à l'imagination du lecteur mais aurait nécessité un peu plus d'approfondissement pour qu'on accroche d'avantage à l'histoire.

Parmi mes nouvelles préférées, je retiens "Pop Art", "Bobby Conroy revient d'entre les morts" et "Mieux qu'à la maison". Celles-ci n'ont rien d'horreur, voire même de fantastique pour la dernière, mais sont riches en émotions et vraiment touchantes. Ce recueil se termine également sur une bonne note avec "Le Masque de papa" et surtout "Escamotage" qui est sûrement ma préférée (une histoire très élaborée qui pourrait très bien servir de scénario pour une série…). Ce format plus long, de roman court, correspond aussi davantage à mes goûts.

Le style d'écriture de Joe Hill est toujours très agréable à lire, à la fois simple et poétique, et met bien en avant toute la nostalgie et la mélancolie de ces souvenirs passés. Comme le dit l'auteur dans les remerciements, cette lecture a été pour moi un moment agréable, tel un murmure à l'oreille de sa part. J'ai adoré pour finir la petite surprise en bonus à la fin du livre, comme offerte par générosité.

Pour conclure, c'est un bon livre pour découvrir l'univers de Joe Hill, avec des nouvelles d'assez bonne qualité. Certaines se démarquent mais cela dépend également des goûts de chacun. D'autres récits auraient nécessité, à mon avis, plus de développement avec quelques pages supplémentaires pour vraiment y accrocher… Même si je préfère définitivement les romans je me laisserai sûrement tenter par "Le carrousel infernal", autre recueil de Joe Hill.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}