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Critique de milan


Je ne me rappelle plus pourquoi j'ai acheté ce roman. Je suis allée vérifier sur la liste que je trimbale avec moi (au cas où), et il n y figurait pas. C'était au SILA, comme d'habitude j'étais frustrée de ne rien trouver de neuf, et donc en farfouillant dans les rayons à la recherche de pavés ( mon critère du jour vu les prix), je suis tombée sur Les fantômes du vieux pays. le pitch semblait plutôt intéressant sans être particulièrement original...donc hop. Quelques mois plus tard, il a été chaudement recommandé par un des libraires de la Grande Librairie, au moment où je finissais une lecture et vivais cette angoisse de la prochaine. Je ne m'attendais à rien de particulier si ce n'est une énième analyse de la société américaine...et c'est la cas. Samuel, jeune auteur et professeur de littérature dans une université américaine est confronté à son passé lorsque sa mère, qui les a quittés lui et son père quand il avait dix ans, est devenue la star des médias après avoir "agressé" un candidat (plutôt extrême droite)à la présidence américaine. Il est contacté par son agent d'édition qui attend son prochain roman depuis dix ans et qui lui "propose" (sous peine de se faire attaquer en justice pour non respect de contrat) de profiter du battage médiatique autour de sa maman, et d'écrire un livre dans lequel il apporte le témoignage poignant d'un fils abandonné par sa mère, future terroriste. Voilà en gros....mais pas vraiment...pas du tout en fait. Bien entendu, il sera question de retrouvailles avec la maman, de demandes d'explications, et de l'inévitable découverte de l'histoire familiale qui mènera le lecteur à travers le temps ( années 80, et 60) et l'espace , jusqu'en Norvège....voire dans le monde parallèle des jeux de rôle Elfscape. Un florilège de personnages sont de la partie, et aucun d'eux n'est laissé sur le bas côté: chacun a droit a sa biographie plus que détaillée, à l'analyse approfondie de sa psychologie: Samuel bien entendu, son enfance, son amitié avec Bishop et sa soeur jumelle et l'évolution de cette relation avec des conséquences inattendues, l'étudiante de Samuel: Laura, archétype de la blonde américaine écervelée mais qui arrivera néanmoins à ses fins en ruinant la carrière de Samuel au passage, Pwange, le camarade de jeu de Samuel, un expert d'Elfscape dont la vie et la santé sont ruinées mais à la fois maintenues par une addiction au jeu, et qui chaque matin prend fermement la résolution de changer. Il y a l'avocat de la mère, l'éditeur aussi, et tout ce petit monde beigne dans une Amérique en perpétuel remous. le parallèle est évident entre les événements qu'a connu la maman de Samuel (Faye): les émeutes de Chicago en 1968 et les manifestations d'Occupy Wall Street. le livre est long, et bien que cette longueur semble parfois excessive, le résultat final annule ce malaise. Nathan Hill a mis dix ans à écrire ce roman, et ça sent, positivement: la maîtrise est absolue, le travail est là: détaillé, documenté, sans manquer d'émotion, de poésie parfois, et souvent d'humour, de suspens aussi. Si comme moi, malgré sa richesse, la société américaine vous stresse, ce roman ne fera que renforcer ces deux aspects: ce pays, cette société ont la capacité surprenante d'être à l'origine du pire et du meilleur, et de rester debout malgré toutes les contradictions qui les sous tendent. On ressort lessivé de ce roman...mais il vaut la peine d'être lu....j'ai même pensé à un moment ....que....peut être....l'héritier de Roth était parmi nous.
Ah, dernière chose: le titre original est The Nix....et il faut lire le livre pour se rendre compte qu'il aurait du être laissé tel quel.
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