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Critique de Pavlik


Ce tome 4 de l'excellente série Locke and Key se démarque des précédents. Voilà qui me pose un problème. Pourquoi ? Parce que si les trois premiers méritaient sans sourciller les cinq étoiles synonyme de très, très bon (on ose quand même pas parler de perfection), voici que les innovations proposées ici n'altèrent en rien la qualité de la série. Bon sang mais c'est bien sur ! Il n'y a qu'à mettre cinq étoiles à ce tome également !

En effet, la dimension intimiste, développée jusque là à travers l'évocation des parcours des différents membres de la famille Locke, vu par le prisme de leurs réactions face au deuil de leur mari et père et au mystère qui se tapie dans leur gothique demeure, marque le pas. A cet égard, la quasi absence de la mère de ce tome est tout à fait révélatrice. de même, les tracas adolescents de Kinsey, bien que toujours présents, sont un peu mis de côté et se concentrent surtout sur sa relation avec Zack Wells (le méchant de l'histoire). Bref, ce qui ancre les Locke dans la réalité, et qui donne toute son originalité à ce récit fantastique (car du coup, pas que fantastique) est un peu en retrait, essentiellement l'aspect familiale. Joe Hill choisit donc de se concentrer sur la confrontation entre Zack et les Locke, notamment Tyler, dont l'enjeu est la possession de la clef oméga qui semble servir à ouvrir une espèce de bouche de l'enfer (les amateurs de Buffy apprécieront). Les mystères de la jeunesse de feu Rendell Locke restent également inexpliqués à ce jour, bien que toujours présents tels d'insaisissables fantômes. Seuls le démoniaque Zack en possède (sans jeu de mot) les clefs. La fin, bien que prévisible, marque une étape dans cet âpre combat (on a d'ailleurs jamais vu autant d'hémoglobine jusque là) et relance l'intrigue, tout en annonçant la dernière ligne droite.

Sur le plan formel aussi ce tome est dans la différenciation par rapport aux précédents. Chaque chapitre nous offre une grande inventivité au niveau de la narration et Joe Hill a visiblement recherché à les doter d'une véritable identité. Ainsi, le premier présente des compositions de planche toute en verticalité, dont quelques unes sont dessinées dans un style très cartoon (ce tome est dédié à Bill Watterson, le papa de Calvin et Hobbes) qui tranche avec le sang qui gicle d'entrée. Autres exemples : le chapitre trois qui se lit à la manière d'un calendrier, et évoque les événements d'un mois entier, accélérant le temps (un procédé très cinématographique), le chapitre quatre, qui se centre sur Rufus (un jeune "handicapé") et son imaginaire ou encore le cinquième et dernier chapitre, en deux parties, avec son déchaînement de violence, mâtiné de quelques scènes gores.

Encore une fois Joe Hill nous éblouit de son talent de scénariste. Même le dessin, avec lequel je n'accrochais pas trop au début, a su me convaincre, notamment par les décors ultra soignés (bon, j'ai toujours quelques réserves sur l'encrage des personnages). Pour moi, tout simplement le meilleur tome depuis le début.

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