Les Contemplées

N°1835 – Février 2024.

Les contemplées – Pauline Hillier -La manufacture du livre.

Pour avoir manifesté, en Tunisie, en faveur d'Amina Sbouï, une jeune militante tunisienne, accusée d'avoir accrocher une banderole féministe sur les murs d'un cimetière, et surtout de l'avoir fait « seins nus » aux côtés des Femen dans un pays musulman, Pauline Hillier, une jeune française est arrêtée. Nous sommes en 2013 et cette jeune femme de 26 ans à l'époque est une militante féministe. Elle est incarcérée à la Manouba, « La mangeuse de femmes » selon l'auteure, une sordide prison à Tunis avec pour seul livre en sa possession « Les Contemplations » de Victor Hugo et deux autres femens dont elle ne parle pas. La description qu'elle fait de la vie ici, monotone, routinière, avec sa hiérarchie, sa discipline, ses délations, donne toute la mesure des bassesses dont la nature humaine est capable mais aussi, à travers l'histoire de chacune, celle d'avant leur incarcération et celle qui les a amenées ici, le mépris, les humiliations, la violence qu'elles doivent subir de la part des hommes jusqu'au sein de leur propre famille et en fait le sordide catalogue.
Au départ elle n'est pas vraiment acceptée par les autres détenues parce que son acte de manifester va à l'encontre de leur culture. Pourtant cette promiscuité, le fait qu'elle soit étrangère, font naître une solidarité, une fraternité de partage qui s'organise à son profit autour de ses dons de voyante supposés, elle prend conscience du quotidien fait de ce livre une sorte de d'acte militant à sa manière. Cette crédulité inattendue dans ce don imaginaire lui confère une position privilégiée et lui donne accès d'une manière parfois inattendue à ces femmes qu'elles soient détenues ou surveillantes
L'auteur présente ce livre comme un roman, une fiction. J'y ai plutôt vu un témoignage autobiographique dont le style brut n'a rien de romanesque. le texte a mûri pendant cinq années, sa vie a changé depuis, mais elle a choisi de manifester son soutien à ces femmes musulmanes, souvent accusées sans preuve, sur simple dénonciation, parfois sur des ragots, de porter témoignage de leur condition dans une société patriarcale qui leur est défavorable et dans cette prison, de les remercier aussi pour la leçon d'humanité qu'elles lui ont donnée.

C'était il y a dix ans, 2013, Pauline Hillier est arrêtée puis incarcérée à Tunis pour avoir manifesté devant le Palais de justice, seins nus. Elle appartient alors au mouvement Femen et, en Tunisie où règne la loi religieuse, ça passe mal. Elle se retrouve au milieu d'un groupe de femmes, enfermées dans des conditions miséreuses. On est bien loin d'Orange is the new black. Entre promiscuité, saleté et inconfort, elle découvre néanmoins une solidarité sans précédent. Au fil des jours et des lignes des mains, elle recueille l'histoire de quelques-unes de ses camarades d'infortune. Plusieurs années après sa libération, naît ce roman : Les contemplées.
Clairement, on ne lit pas ce livre pour la forme mais pour le fond. Certaines tournures sont un peu maladroites, des fautes d'orthographe ont échappé à la vigilance des correcteurs... En revanche, le sujet lui-même est captivant, intrigant, intéressant. Merci à Pauline Hillier pour ce témoignage sans détour, qui rappelle avec humanité que les prisonnières ne sont pas toujours les plus coupables et qui dénonce avec franchise les conditions des femmes tunisiennes.

Challenge ABC 2022/2023

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman. Et comme le roman est très court, j'ai passé plus de la moitié à m'accrocher pour poursuivre cette lecture.
Pourtant le propos est intéressant.
Mais je n'arrivais pas à éprouver de l'empathie pour la narratrice, je ne comprenais pas trop pourquoi elle en était arrivée là. Je ne comprenais pas ce qui l'avait pousser à venir manifester en Tunisie.
Mais au final j'ai senti le même type de déchirement : l'impression de perdre une foule d'"amies", et de ne pas pouvoir savoir ce qu'il va leur arriver.
Et je crains de ne pas me souvenir très longtemps de cette lecture

J'étais complètement emballée par la 4eme de couverture de ce livre.

Des le début on est happé mais la suite, notamment tout le temps ou l'héroïne est en prison m'a un peu déçue. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de choses qui se répétaient et j'avais l'impression que le livre n'avançait plus.

Oui, il faut dénoncer ce qu'il se passe dans certains pays où les femmes n'ont aucun droit, ou les traitements dans les prisons sont inhumains du fait notamment du manque d'hygiène, de soins.

J'ai trouvé que le sujet été traité de manière un peu superficielle. A la fin j'ai bien retenu qu'il y avait des cafards, répète un nombre incalculable de fois.

Ce livre se lit facilement, il dénonce ce qui se passe dans les prisons mais j'ai trouvé qu'il manquait quelque chose pour que j'aime vraiment cette lecture

L'histoire est intéressante mais l'écriture et le style sont assez pauvres à mon avis. le sujet est pourtant passionnant : l'autrice a vécu dans une prison tunisienne 1 mois et peu témoigner de l'intérieur mais je me suis un peu ennuyée, l'autrice ne m'a pas emmenée suffisamment avec elle. Et il faut attendre la toute fin pour qu'elle dévoile les raisons de son incarcération j'ai trouvé ce choix dommage car ça aurait permis de mieux cerner le personnage principal et lui donner du relief. Bref intéressant en tant que témoignage d'une ex prisonnière et sur la place de la femme en Tunisie mais pas d'un point de vue littéraire

Je suis mitigée après avoir refermée ce livre : le sujet est très intéressant, j'ai adoré découvrir la réalité des femmes emprisonnées, leur triste quotidien et surtout la façon dont la justice les place systématiquement en coupable quelle que soit la raison de leur incarcération.
Cependant, l'écriture ne m'a pas entraînée du tout... J'ai eu du mal à me plonger dans ce livre, j'ai trouvé ça d'une pénibilité...
En résumé, c'est un très bon sujet mais pas abordé de manière à captiver le lecteur. L'autrice se répète beaucoup et, personnellement, ne m'a pas donné envie de la relire si d'ordinaire elle écrivait autre chose.