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Critique de Lamifranz


Le nom de James Hilton évoque-t-il quelque chose pour vous ? Laissons de côté la chaîne de grands hôtels de luxe, et concentrons-nous sur la littérature : le James Hilton dont au sujet duquel il est question présentement, est connu (en tous cas par ceux qui le connaissent) pour deux oeuvres qui sont passées à la postérité, par le roman, tout d'abord, puis par le cinéma : « Les horizons perdus » (« Lost horizon » - 1933) et « Au revoir Mr Chips » (« Good-bye, Mr Chips – 1934).
James Hilton (1900-1954) est un auteur britannique, auteur de plusieurs romans, dont les deux sus-nommés, ainsi que plusieurs scénarios remarqués à Hollywood, dont « Mrs Minniver » (William Wyler – 1942) ou « Cluny Brown » (Ernst Lubitsch – 1946).
« Les horizons perdus » reste à jamais le roman du mythique Shangri-La, cette vallée perdue au fond du Tibet, aux paysages merveilleux, véritable havre de paix et de sérénité.
Un avion détourné par un pirate qui a tué et remplacé le pilote, s'écrase dans une vallée de l'Himalaya : quatre survivants échouent dans la lamaserie de Shangri-La : Hugh Conway, diplomate et plus ou moins aventurier, Mallinson, vice-consul britannique, Miss Brinklow, missionnaire, et Barnard, industriel (et escroc) américain. A Shangri-La, ils sont accueillis par un Chinois nommé Chang, qui parle parfaitement anglais. Ils font connaissance avec d'autres habitants comme la ravissante Lo-Tsen, et un certain nombre de résidents, communs ou énigmatiques, comme ce M. Briac, un élève de Chopin. Ici le temps semble ne pas exister. Et trois des quatre « naufragés », conquis par la paix qui règne dans ces lieux, envisagent de s'y installer. le seul réticent, c'est Mallinson, qui ne demande qu'à repartir vers la civilisation. Mais les moyens de communications sont quasi inexistants (une caravane de temps à autre), et il a beaucoup de mal à convaincre ses co-naufragés. L'atmosphère de paix dans laquelle baigne la lamaserie, est aussi une atmosphère de mystère : la bibliothèque comporte toutes les oeuvres importantes de l'humanité, dans toutes les langues, le climat exceptionnel permet de réussir tous les types de cultures, et surtout le temps, apparemment n'existe pas : Lo-Tsen est censée être là depuis plusieurs décennies, Briac a réellement connu Chopin, et quant au Grand Lama… Jusqu'au jour où les occasions sont réunies pour un départ…
« Les horizons perdus » est un roman d'aventures pas comme les autres ; il appartient au genre des romans sur les « mondes perdus », un peu comme Conan Doyle ou, plus près de nous Pierre BenoitL'Atlantide »), mais en situant son roman au Tibet, l'auteur donne à son oeuvre une dimension philosophique et mystique, tout autant que fantastique : l'ambiance de paix, extérieure et intérieure, n'est pas sans évoquer la sagesse bouddhique, et les questionnements sur le temps (le temps qu'il fait, mais surtout le temps qui passe, ou qui ne passe pas) amènent une réflexion métaphysique d'autant plus remarquable qu'elle touche des hommes et des femmes d'action, peu habitués à la réflexion fondamentale ou à l'introspection. Les raisons de chacun de rester ou de partir ne sont pas comparables de l'un à l'autre, même si elles proviennent d'une façon ou d'une autre, du décor qui les entoure.
« Les horizons perdus » ont été à l'origine d'un mythe, « Shangri-La », qui a inspiré la pensée des hippies et celle du new-age, reste quand même l'incarnation du lieu où, paradis sur terre, l'homme peut être en paix avec lui-même et avec ses semblables. Rien que pour ça, ça vaut la peine d'y aller. Même à travers un roman.
Le film de Frank Capra (1937) est une belle adaptation, même si le réalisateur prend quelques libertés avec le roman.

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