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Critique de Lenocherdeslivres


Mars : destination rêvée, fantasmée même par beaucoup. Terre de découvertes scientifiques pour certains. Nouvel Eldorado pour d'autres, maintenant que la Terre est bien endommagée. Terrain de jeu pour milliardaires en mal de sensation. Pour Esther, 22 ans, Mars est un rêve qu'elle partage avec sa soeur, Chloé, morte toute jeune d'une saleté de virus issu de la douce famille du Covid et autres cochonneries hautement transmissibles. Or, une mission sur la planète rouge est en train de se monter. Et elle emmènera à son bord trois jeunes astronautes. Esther postule.

Esther (décidément, ce prénom est à la mode dans mes lectures : dans Composite, d'Olivier Paquet, l'archécologiste s'appelle ainsi) est une jeune fille dynamique, pleine d'énergie. Brillante aussi : il suffit de voir ses réussites scolaires et l'école qu'elle intègre. Mais elle n'a pas encore réussi à accepter la mort de sa petite soeur alors qu'elle-même avait dix ans, suite à une promenade sur une plage bretonne et à la contamination par une étoile de mer. La jeune fille était la patiente zéro d'une nouvelle épidémie plus violente que celle que nous avons connue avec le Covid : plus rapide, plus mortelle. Heureusement, le remède est arrivé rapidement. Mais trop tard pour Chloé. Suite à ce drame, les parents d'Esther se sont séparés et elle n'a jamais réussi à tisser de relation sérieuse. Jusqu'à ce jour étrange et merveilleux où elle a croisé la route de Hugo. Étudiant en lettres, fantasque, mais terriblement attachant, il la séduit presque aussitôt. le coup de foudre est réciproque et ils vivent un début d'idylle plein de bonheur. Mais Esther reçoit la réponse à sa candidature pour le voyage vers Mars. Et bien sûr, elle est dans la liste. Faut-il renoncer à cette aventure hors du commun ou à un premier réel amour, si fort, si intense ?

L'Aube est bleue sur Mars est un roman réussi. Florence Hinckel n'est pas la première venue et elle a déjà de très beaux succès à son palmarès. Elle connaît donc la musique et sait les ingrédients à utiliser et, surtout, le dosage à respecter. Dans ce récit, elle montre sa maitrise. On a donc l'histoire d'amour originale et sincère, celle avec un grand A. On a la faille due à la mort de la soeur et à la séparation des parents (la mère qui accepte la disparition de sa fille et se crée une nouvelle vie ; le père qui vit avec le fantôme de sa Chloé). On a le contexte réaliste et angoissant : expédition sur Mars (avec un bagage très riche : on peut y croire quasiment du début à la fin, malgré quelques passages un peu excessifs, ou une accumulation de problèmes un peu trop importante – mais il faut bien maintenir le suspens), virus mortel (cela éveille forcément un écho avec la récente pandémie), planète Terre qui souffre de nos excès et nous fait souffrir en retour. Et on a un rythme soutenu d'évènements qui tiennent bien la route, même si, comme je l'écrivais quelques lignes plus haut, sur la fin, cela fait peut-être un peu trop. Tant qu'on est dans les reproches, je glisse rapidement que la résolution finale tient trop, à mon goût, du deus ex machina, préparé depuis le début. Un poil transparent et téléphoné, mais bienvenu et cela devrait passer tout seul pour un public plus jeune.

Ce qui m'a vraiment touché dans ce roman, c'est sa capacité à nous faire rêver. Même un adulte comme moi. Les personnages sont tellement enthousiastes qu'ils nous entrainent dans leurs envies. Leurs passions, leurs combats (Hugo, l'amant d'Esther, est engagé très fort dans la protestation contre les destructions imposées à la nature) sont contagieux et cela rend la lecture de ce récit terriblement agréable et addictive. de plus, les descriptions du voyage et de l'atterrissage (« amarsissage » pour les puristes) sont rendues avec beaucoup de vie et on s'y croirait vraiment. Rapidement, Florence Hinckel plante le décor et balaie les problèmes scientifiques. Mais sans les oblitérer. Elle sait expliquer en quelques mots ce dont on a besoin pour se croire sur Mars avec l'équipe internationale. Sans longueur, elle place son lecteur sur la planète rouge et l'on sent presque la combinaison spatiale sur son corps.

J'ai dévoré L'Aube est bleue sur Mars (chance d'être en vacances pour ne pas avoir à m'interrompre dans la lecture) tant j'étais impatient de découvrir les aventures d'Esther. Dès les premières pages, je me suis attaché à ce personnage. Et le but affirmé d'aller sur Mars m'a passionné, car je fais partie de ceux qui sont en joie à chaque nouvelle découverte scientifique et qui vont regarder les photographies prises par les robots sur la planète rouge. J'ai même écouté le premier son enregistré là-bas avec un certain émerveillement. Merci donc, Mme Hinckel, pour ces moments de tension, mais surtout de rêve !

Je remercie également les éditions Nathan et l'équipe de Babélio qui gère les masses critiques pour cet envoi.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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