Henry Hurt, ingénieur américain de la société Cyber Systems est un héros de ces temps modernes où l'on flirte avec la crise, travaille tard, passe à côté d'une satisfaisante vie privée et continue à être habité par son job chaque Week end.
Dans L'aventuriste, le personnage de ce roman sociétal se raconte à la première personne, existentiellement et surtout professionnellement. Evidemment, cela va de pair.
Ceci donne une analyse dense de son quotidien voguant entre lucidité et désespoir, grâce à la description fine de sa vie en entreprise.
La psyché de cet américain typique embourbé dans sa vie d'employé modèle aux prises avec les loups qui coordonnent les rouages de l'entreprise à leur unique avantage est de en plus sombre au fil des pages.
Motivation, confort, argent.... tels sont les maillons de cette cruelle chaîne de deshumanisation à mesure que les employés défilent dans le récit.
« le marché ne pardonne pas » ; « un bon commercial possède un cerveau aussi affûté qu'une lame de scie », « le management doit oeuvrer pour le bien collectif » .... sont les adages de ces journées conditionnées par ce qui fait battre le coeur de la boîte, à savoir le chiffre de ses ventes.
La principale quête de Henry est de savoir lire dans le cerveau de ses collègues sans les laisser lire en lui.
Hélas, toute cette brochette de personnages rencontrés m'a paru comme déshumanisée, d'autant plus qu'il ne se passe pas grand-chose dans ce long roman au contenu décousu, aux dialogues souvent insipides, et aux passages trop introspectifs pour moi.
C'est long, si long…. !
J'aurais aimé qu'il parle autrement de la pression professionnelle, du mal-être au travail, il y a tant à en dire...
Le reproche principal que je lui fais étant son manque de style et l'absence d'émotion à chaque page.
Je remercie cependant vivement Babelio et les Editions Belfond pour cet envoi dans le cadre de la dernière masse critique.
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