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Critique de Litteraflure


Tôt ou tard, un écrivain revient sur sa jeunesse. Mikaël Hirsch n'échappe pas à la règle ; je lui sais gré de ne pas avoir choisi son premier roman pour se prêter à l'exercice. C'eût été d'une effrayante banalité.
Son talent est indéniable mais j'ai eu le sentiment qu'il se regardait écrire ou qu'il organisait ses pensées tout en les rédigeant. Manier la langue est un art délicat, la rendre fluide est plus difficile encore. Il y a chez lui des tournures surannées ou inutilement complexes, des formules répétées (ex : « du fond des âges », « à intervalles réguliers ») et des phrases qui s'alourdissent sous le poids d'une érudition plus ostentatoire que jubilatoire. le plaisir de lecture est gâté par l'abondance des références et la rareté des dialogues (eux, sans le moindre intérêt). Voilà pour la forme.
Sur le fond, un peu à l'image de son style, l'ensemble est confus et vacille sur deux thèmes récurrents : l'aventure de l'esperanto, cette langue véhiculaire inventée dans l'espoir d'un monde meilleur et le golem, cet humanoïde de la mythologie juive qui inspira Frankenstein, Superman et… King-Kong (gros doute). Esperanto et Golem ont en commun la faculté d'incarner une autre voie/voix possible, un recours fruit d'une imagination fertile.
Il est regrettable que la couverture s'inspire si ouvertement de « Tintin au Tibet ». Elle brouille les pistes, donne trop d'importance à ce yeti, autre avatar du golem, que l'auteur inclut dans son histoire par une habile trouvaille.
Voici donc un livre composé de quatre parties curieusement entremêlées (la première et la troisième étant les plus abouties), joli foutoir académique, divagation helvétique, réflexion débridée qui peine à trouver le répit.
À découvrir comme le contenu d'un cabinet de curiosité, en plissant le front et en levant les sourcils.
Bilan : 🌹
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