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Critique de Elletse


La première chose que j'ai faite en terminant ce roman, c'est d'aller voir des images de Famagouste. Famagouste ville fantôme, Famagouste ville orpheline, comme le dit si bien le titre de Victoria Hislop.

J'ai lu le premier tiers du roman sous une impression faussée, celle d'un livre de plage, d'un livre d'été. Je sentais la pression des événements chypriotes, la montée inexorable de la tension, mais j'étais comme Aphroditi, je ne voulais voir que ce qui m'intéressait : le luxe, la richesse, le calme et la volupté de Famagouste l'Ensoleillée, LA station balnéaire par excellence.
Je me suis toujours demandée ce que c'était que de passer ses vacances sans rien faire, à avoir juste le soleil la plage et un hôtel**** tout prêt à vous servir nuit et jour. Je me suis laissée captiver par cette facilité de vivre...

Mais tout s'intensifie petit à petit. L'étau se resserre. En lisant l'effroi chez les familles Georgiou et Özkan (représentants chypriens grecs et turcs du roman), leurs passés, la prise de position de leurs enfants, les actions de ceux-ci, on voit arriver avec détresse l'invasion de la ville et la fuite de la population qui s'ensuit. Que faire ? Où aller ? Toujours les mêmes réactions, toujours le même désarroi de tous les côtés. La relation amoureuse qui commençait à prendre le pas dans le roman se trouve bridée par le putsch politique, les personnages s'éparpillent pour assurer la survie et chacun se retrouve livré à lui-même, forcé de se révéler tel qu'il est. Pas de surprise : les illusionnistes continuent de rêver, les opportunistes en profitent tant qu'ils peuvent et au milieu vaquent les chypriotes, qu'ils soient grecs ou turcs, ils cherchent à vivre.

Le personnage d'Aphroditi rayonne jusqu'au milieu du roman, elle nous fait vivre et respirer l'atmosphère langoureuse de Famagouste, pleine de touffeur et d'attente éperdue. Au fur et à mesure que la ville est prise d'assaut, on peut assister à son déclin, à la perte de ce qui lui faisait foi, elle est alors l'égale de la ville orpheline... C'est un personnage duquel j'ai eu une grande compassion, tant on la sent seule.

J'ai apprécié la lecture de ce roman, j'étais gênée toutefois par la tournure de certaines phrases, par un ensemble général qui me semblait malhabile et trop rapide, mais l'histoire de Famagouste est si intense qu'elle surmonte aisément ces maladresses.
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