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Critique de mordoc2
EXUO de LOANA HOARAU
Ne minimisez jamais son pouvoir de nuisance, la lire porte gravement atteinte à votre santé mentale !
Après MATHÉMATIQUES..., SOLEIL..., BUCZKO et INVISIBLE(S), elle est de retour plus déjantée que jamais, voici EXUO de LOANA HOARAU.
le nouveau cobaye de la dame se prénomme Jérémi. A l'issue d'une bringue copieusement arrosée, le jeune
homme d'une vingtaine d'années a occasionné une collision mortelle où un père et sa jeune enfant ont perdu la vie, ne laissant que la mère pour seule survivante.
S'il a depuis purgé sa peine vis à vis de la justice des hommes, il ne s'en estime pas quitte pour autant. Rongé par le remord jusqu'à la névrose, il recherche la rédemption au travers de l'abandon de soi et des sévices corporels qu'il s'inflige en signe de mortification, à la manière des moines de l'Opus Dei avec le cilice.
Au hasard d'improbables rencontres, il va mener très loin sa quête d'expiation, vers d'obscures territoires où la raison n'a pas accès.
Une fois de plus l'auteure parvient à nous immerger sans coup férir dans les méandres de sa psyché torturée.
Après un état des lieux où elle dresse patiemment le profil psychologique complexe de sa victime, elle commence à la dévorer lentement sous nos yeux
horrifiés, sans jamais se départir de ce ton badin que d'autres emploieraient pour narrer une partie de pêche ou décrire un coucher de soleil.
Le personnage de Jérémi cristallise des sentiments contradictoires de par son entêtement forcené et la dimension quasi christique qu'il véhicule, coincé entre folie, résignation et mysticisme.
Le lecteur navigue incrédule entre stupéfaction et dégoût, spectateur impuissant d'une déchéance annoncée.
L'horreur n'a pas de limites chez LOANA HOARAU, nous y sommes habitués, pourtant les formes employées parviennent toujours à nous glacer le sang, même si encore une fois la suggestion remplace avantageusement le descriptif gore. Et si le dénouement peut paraitre quelque peu rocambolesque, il ne nous affranchit pas pour autant d'une sensation de malaise et d'oppression particulièrement dérangeante, comme à l'accoutumée.
Le style s'est incontestablement étoffé, gagnant en profondeur, et l' "écriturienne " ne s'interdit plus les prises de position bien senties et les critiques sociétales cinglantes, pas plus que les incursions dans des domaines jusqu'alors peu familiers de son univers comme la métempsycose et l'ésotérisme.
Moins empathique que les précédents romans car moins ciblé sur la maltraitance infantile, EXUO n'en demeure pas moins un thriller psychologique cauchemardesque et addictif, comme LOANA HOARAU sait les tricoter de sa plume reconnaissable entre toutes.
Ne minimisez jamais son pouvoir de nuisance, la lire porte gravement atteinte à votre santé mentale !
Après MATHÉMATIQUES..., SOLEIL..., BUCZKO et INVISIBLE(S), elle est de retour plus déjantée que jamais, voici EXUO de LOANA HOARAU.
le nouveau cobaye de la dame se prénomme Jérémi. A l'issue d'une bringue copieusement arrosée, le jeune
homme d'une vingtaine d'années a occasionné une collision mortelle où un père et sa jeune enfant ont perdu la vie, ne laissant que la mère pour seule survivante.
S'il a depuis purgé sa peine vis à vis de la justice des hommes, il ne s'en estime pas quitte pour autant. Rongé par le remord jusqu'à la névrose, il recherche la rédemption au travers de l'abandon de soi et des sévices corporels qu'il s'inflige en signe de mortification, à la manière des moines de l'Opus Dei avec le cilice.
Au hasard d'improbables rencontres, il va mener très loin sa quête d'expiation, vers d'obscures territoires où la raison n'a pas accès.
Une fois de plus l'auteure parvient à nous immerger sans coup férir dans les méandres de sa psyché torturée.
Après un état des lieux où elle dresse patiemment le profil psychologique complexe de sa victime, elle commence à la dévorer lentement sous nos yeux
horrifiés, sans jamais se départir de ce ton badin que d'autres emploieraient pour narrer une partie de pêche ou décrire un coucher de soleil.
Le personnage de Jérémi cristallise des sentiments contradictoires de par son entêtement forcené et la dimension quasi christique qu'il véhicule, coincé entre folie, résignation et mysticisme.
Le lecteur navigue incrédule entre stupéfaction et dégoût, spectateur impuissant d'une déchéance annoncée.
L'horreur n'a pas de limites chez LOANA HOARAU, nous y sommes habitués, pourtant les formes employées parviennent toujours à nous glacer le sang, même si encore une fois la suggestion remplace avantageusement le descriptif gore. Et si le dénouement peut paraitre quelque peu rocambolesque, il ne nous affranchit pas pour autant d'une sensation de malaise et d'oppression particulièrement dérangeante, comme à l'accoutumée.
Le style s'est incontestablement étoffé, gagnant en profondeur, et l' "écriturienne " ne s'interdit plus les prises de position bien senties et les critiques sociétales cinglantes, pas plus que les incursions dans des domaines jusqu'alors peu familiers de son univers comme la métempsycose et l'ésotérisme.
Moins empathique que les précédents romans car moins ciblé sur la maltraitance infantile, EXUO n'en demeure pas moins un thriller psychologique cauchemardesque et addictif, comme LOANA HOARAU sait les tricoter de sa plume reconnaissable entre toutes.
