AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'Assassin royal, tome 10 : Serments et deuils (45)

"Et vos expériences personnelles sur l'Art ?
-Je les poursuivrai, répondit-il calmement. Il le faut. Tu me connais, Fitz, et tu sais comment je fonctionne. J'ai toujours appris seul, discrètement, et, chaque fois que j'ai découvert un filon de savoir que je pensais devoir m'approprier, je l'ai toujours suivi avec ardeur. Ne me demande pas de changer cela aujourd'hui : j'en suis incapable."
Il disait la vérité, j'en suis convaincu. Je poussai un grand soupir sans trouver le courage de lui interdire ses recherches. "Soyez prudent, mon ami ; soyez très prudent. Les courants sont violents et les prises traîtresses ; si jamais vous perdiez pied...
-Je ferai attention" dit-il. Là-dessus, il sortit ; je regagnai lentement le lit qui était désormais le mien plus que le sien et sombrai dans un sommeil sans rêves.
Commenter  J’apprécie          10
"[...]
Profites-en pour clore cette querelle ridicule qui vous oppose. En votre présence à tous les deux, on se sent aussi à l'aise qu'entre deux chiens qui se montre les dents : on se demande qui va se faire mordre quand ils se décideront à passer à l'attaque."
Commenter  J’apprécie          10
"Répondez !"
Mensonge et vérité s'étaient enfuis de moi. Je levai les yeux vers le sergent, tentai de parler, et puis je me sentis glisser, m'éloigner de lui et tomber dans les ténèbres. "Monte la garde, OEil-de-Nuit", dis-je d'un ton suppliant ; mais il n'y eut pas de réponse et nul loup ne se tenait près de moi.
Commenter  J’apprécie          20
La main qui a manié autrefois la hache et l'épée n'aspire plus qu'à tenir pour un soir la plume. Quand j'en nettoie la pointe d'une, je me demande souvent combien de seaux d'encre j'ai utilisés au cours de ma vie ; combien de mots ai-je confiés au papier ou au vélin, croyant ainsi capturer la vérité? Et, de ces mots, combien en ai-je jeté au feu parce que je les jugeais sans valeur ou erronés ? Comme d'innombrables fois auparavant, j'écris, je sable l'encre pour la sécher, j'examine mon texte puis je le brûle. Peut-être alors la vérité s'échappe-t-elle par la cheminée sous forme de fumée ? Est-elle détruite ou au contraire, délivrée, se répand-elle sur le monde ? Je l'ignore.
Commenter  J’apprécie          70
"Si c'est vrai, je crois que tu me dois la vérité sur toi-même. Quelle est la réalité, fou ? Pas celle sur laquelle tu plaisantes ou que tu laisses les autres imaginer : Qui es-tu ? Qu'es-tu ? Quels sont tes sentiments pour moi ?"
Enfin, il se tourna vers moi. Son regard était bouleversé. Mais comme je continuais à le dévisager, exigeant de savoir, je vis la colère s'allumer dans ses yeux. Il redressa soudain les épaules, poussa un petit soupir de dédain comme s'il ne parvenait pas à se convaincre que je lui posais vraiment la question. Il secoua la tête, prit une grande inspiration, puis les mots jaillirent de sa bouche comme un torrent. " Tu sais qui je suis. Je t'ai même confié mon vrai nom ; quand à ce que je suis, tu le sais aussi. Tu cherches un faux réconfort en exigeant de moi que je me définisse par des mots. Les mots ne contiennent ni ne définissent personne. Un coeur en est capable, s'il le veut ; mais je crains que le tien n'y soit pas prêt. Tu en sais beaucoup plus sur moi que quiconque, et pourtant tu persistes à prétendre que tout cela n'est pas moi. Que voudrais-tu que je retranche de moi ? Et pourquoi devrais-je me réduire pour te faire plaisir ? Pour ma part, jamais je ne te le demanderais. Et, par ces mots, admets une autre vérité : tu connais mes sentiments pour toi, depuis de longues années. Seuls ici, toi et moi, ne faisons pas semblant que tu les ignores. Tu sais que je t'aime. Je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours." Il s'exprimait d'un ton égal, comme s'il décrivait un fait inévitable ; on ne percevait ni trace de honte ni d'humiliation dans sa voix. Il se tut ; des paroles comme celles qu'il venait de prononcer exigent une réponse.
Je repoussai tant bien que mal l'accablement induit par l'écorce elfique, puis je décidai de parler franchement et sans ambages. " Tu sais, toi aussi, que je t'aime, fou. Je t'aime comme un homme aime son ami le plus cher, et je n'en éprouve aucune gêne. Mais laisser croire à Jek, Astérie ou n'importe qui que notre relation dépasse les limites de l'amitié, que tu aurais envie de coucher avec moi, c'est...." Je m'interrompis, espérant un signe d'acquiescement qui ne vint pas. Au contraire, il fixa sur moi son regard ambre où je ne vis aucune dénégation.
" Je t'aime dit-il à mi- voix. Je n'impose pas de limite à mon amour ; aucune. Comprends-tu ?
- Trop bien, malheureusement! " répondis-je en chevrotant. Je rassemblai mon courage et poursuivis d'une voix rauque : " Jamais je ne... Me comprends-tu, toi ? Jamais je ne pourrais te désirer comme compagnon de lit. Jamais."
Il détourna les yeux. Ses joues rosirent légèrement non de honte, mais sous l'effet d'une passion tout aussi profonde et il murmura d'une voix parfaitement maîtrisée : " Cela aussi, nous le savons depuis des années. Ces mots qu'il n'avait jamais été nécessaire de prononcer, je devrai désormais les porter pour le restant de ma vie." Il me fit face de nouveau mais son regard paraissait aveugle. " Nous aurions pu vivre toute notre vie sans avoir cette conversation. Tu viens de nous condamner à ne jamais l'oublier."
Commenter  J’apprécie          370






    Lecteurs (5524) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Robin Hobb

    Comment se nomme le seul roman de SF écrit par Robin Hobb?

    Alien
    Terre étrangère
    Alien Earth
    Aliens

    10 questions
    243 lecteurs ont répondu
    Thème : Robin HobbCréer un quiz sur ce livre

    {* *}