L'assassin royal - Première Epoque - Intégrale, tome 1

J'avais toujours redouté de perdre Molly à cause de mes mensonges, mais la vérité avait tranché en un instant ce que mes mensonges avaient maintenu lié pendant une année.

- Qui sait ce qui peut remonter quand on touille le fond d'une marmite

La confiance n'est confiance qu'absolue.

Il y avait de l'apaisement à regarder le malheur en face et à dire : "Je te connais. Tu m'as fait du mal, tu m'as presque tué, mais je suis toujours vivant. Et je vais continuer à vivre."

Tout l'art de la diplomatie, c'est de connaître plus de secrets sur votre rival qu'il n'en connaît sur vous. Toujours traiter en position de pouvoir.

Auguste se retourna lentement vers moi, l’œil noir : "Très bien. J'accepte, mais tu dois me promettre d'en prendre toute la responsabilité.
- C'est promis. Viens dans ma chambre pour artiser, veux-tu ?
- On ne peut pas faire ça ailleurs ?
- Chez toi ? proposai-je.
- Non, c'est encore pire. Ne le prends pas en mauvaise part, bâtard, mais je n'ai pas envie qu'on te croie de mes fréquentations.
- Ne le prends pas en mauvaise part, nobliau, mais le réciproque est vraie."

Tout bonheur avait fui mon après-midi ; un moment parfait comme un coquillage lustré gisait à présent en miettes sous mes pieds.

Tels des couteaux, les bateaux tranchaient dans les vaguelettes, taillaient dans le brouillard, s'enfonçaient dans les eaux protégées du port comme de fines lames dans le ventre d'une truie.

"C'est pour toi que je m'inquiétais." Il me regarda en essayant de sourire. "Le trait le plus distinctif de ton style de combat, c'est ta façon effarante d'y survivre."

Maintenant, tu vas dormir, déclara-t-il d’une voix pâteuse. Et demain on recommencera. Et ce sera tous les jours comme ça jusqu’à ce que tu t’aperçoives un matin que t’en es pas mort, finalement, de ce qui te ronge.