Citations sur L'assassin royal - Première Epoque - Intégrale, tome 1 (37)
Ne fais jamais ce que tu ne peux défaire avant d’avoir réfléchi à ce que tu ne pourras plus faire une fois que tu l’auras fait.
Une fois, alors que j'étais tout enfant, je lui avais demandé s'il avait déjà perdu un combat ; il venait de soumettre un jeune étalon rétif et s'occupait de le calmer dans son box. Burrich avait souri en découvrant des dents aussi blanches que celles d'un loup ; la sueur perlait à son front et ruisselait dans sa barbe. Par-dessus la cloison de la stalle, il m'avait répondu, le souffle encore court : "Si j'ai perdu un combat ? Le combat n'est fini que lorsque tu l'as gagné, Fitz. Le reste, tu peux l'oublier."
Nous nous fabriquons souvent nous-mêmes nos propres prisons. Mais on peut aussi créer sa propre liberté.
Se lier à un animal, c'était se promettre cette souffrance dans l'avenir ; j'avais déjà eu le coeur brisé assez souvent.
Umbre m’interrompit d’une voix douce : « Mon garçon, ne cherche jamais à te croire autre chose que ce que tu es, tout comme moi : un assassin. Nous ne sommes pas les agents miséricordieux d’un roi plein de sagesse, mais des assassins politiques qui donnent la mort pour permettre à notre monarchie de se maintenir. Voilà ce que nous sommes.
— Fou..., dis-je, embarrassé, tu es mon ami, je sais ; mais je n'aime pas te laisser dans ma chambre pendant mon absence.
— Je n'aime pas non plus qu'on entre dans la mienne en mon absence, repliqua-t-il d'un air malicieux.
Je rougis.
— C'était il y a longtemps. Et je me suis excusé de ma curiosité. Je te jure que je n'ai jamais recommencé.
— Moi non plus, je ne recommencerai pas, après aujourd'hui. Et à ton retour je te présenterai mes excuses. Ça te convient ?
Mais mon désespoir formait une masse trop pâteuse et sombre pour se dissoudre à la flamme de la fureur.
Un jour, elle comprendra que ceux qui veulent la protéger sont ceux qui l'aiment.
— Chercherais-tu à me dire quelque chose ?
[...]
— Seulement que tu ferais bien de toucher le moins possible, voire pas du tout, aux aliments que tu n'auras pas préparés toi-même.
— À tous les banquets et à tous les festins qu'il y aura ?
— Non. Uniquement à ceux auxquels tu voudras survivre.
Je me levai, mais en même temps je pris sur le plateau un petit couteau d'argent entièrement gravé dont il s'était servi pour découper un fruit. Sans cesser de le regarder, sans me cacher, je glissai l'objet dans ma manche.
[...]
Sans rien dire, je plaçais le couteau au milieu du manteau de la cheminée. Ou plutôt, je l'enfonçai, lame la première, dans le bois du manteau. Puis je sortis sans un mot et sans croiser le regard d'Umbre.
[...]
Je crois que la couteau n'a pas bougé depuis.