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Critique de fanfanouche24


Une jolie surprise que ce texte et cette auteure que je lis pour la première fois…grâce à une camarade-libraire [Librairie Caractères / Issy-Les-Moulineaux ] Ayant rédigé un commentaire personnalisé et enthousiaste, en bandeau, cela m'a confirmé mon intérêt premier... Les traditions, usages japonais m'intéressant toujours, je me suis décidée à découvrir cette auteure, ayant déjà plus d'une dizaine de textes à son actif, sur les sujets les plus divers…

A travers la parole du narrateur, un tout jeune homme, kamikaze, ayant été admis au corps de chasse en octobre 1944, après deux ans de formation au Yokaren (école préparatoire de pilotage pour adolescents ) Stéphanie Hochet narre à travers le parcours de ce tout jeune homme l'esprit, les traditions japonaises ancestrales, dont l'allégeance absolue au Dieu sur la Terre, que représente l'Empereur.
Eduqué à l'ancienne par une grand-mère, d'origine noble, avec des ancêtres samouraïs dont elle éprouve une fierté immense…notre narrateur vit à l'écart des autres enfants, surprotégé (ayant une santé vacillante), il part dans son monde à lui, entretenu par son aïeule par les récits guerriers, et les seules sorties encouragées par la grand-mère : assister aux représentations du Théâtre nô…Comme il est l'aîné et le premier fils, tout le futur prestige de la famille repose sur ses frêles épaules…La grand-mère trouverait merveilleux que son petit-fils meurt en guerrier pour son Empereur !
Heureusement, il est passionné par l'aviation… et intégrer enfin un groupe de jeunes gens de son âge va le sortir de sa bulle et lui faire connaître la vie en collectivité…
« Je dois beaucoup à ma grand-mère. C'est elle qui m'a élevé de mes quatre à mes seize ans. (...)
J'ai adoré le Japon ancestral, ses rites, ses éloges de l'ombre et des beautés zen. (...)
Enfant, je résidais dans une maison, seul avec cette vieille dame qui m'a longtemps semblé étrangère. Sa culture et son austérité m'ont formé comme un tuteur redresse un arbrisseau. Je ne vivais pas dans mon époque. Plongé dans l'opéra et ses actes héroïques, je rêvais d'aventures mettant en scène le sacrifice du plus vaillant. «

Il sera admis à l'école de Chasse… puis choisi pour une opération Kamikaze… Je m'arrêterai là dans la divulgation de l'histoire… des imprévus surviendront sur son parcours, qui alimenteront ses doutes, ses interrogations sur son éducation, sur l'histoire de son pays natal, son histoire, le bouddhisme…, les différentes positions philosophiques, etc.

De nombreux sujets de réflexion et de questionnements jalonnent ce roman bref mais dense dans sa narration, dont un et pas des moindres : le conditionnement des individus à des règles, des usages, traditions immuables ( ayant parfois en elles une férocité inouïe..) , la nécessité, un jour, de remettre en cause, de désobéir , de partir, de prendre de la distance..!!
« Quand l'autorité exige de vous ce qui vous répugne, il va de soi qu'on obéit. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait en rejoignant l'armée. Je n'ai jamais remis en question la cruauté de nos formateurs. (...) Habitué à ne jamais contester la violence de la hiérarchie, j'ai accepté des règles terribles, il suffisait qu'elles soient des règles. Je suis donc mal placé pour juger Izumi.” (p. 135)

Un roman très apprécié pour son style, ainsi que pour la force du récit des plus épurés, qui aborde des interrogations universelles…sans omettre les détails précieux nous plongeant loin ,dans l'état d'esprit japonais… Merci à la libraire- camarade,Françoise, d'avoir mis en avant ce roman d'une très belle teneur !
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