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Critique de Sharon


Merci à Babelio et aux éditions Zetel pour ce partenariat.
Etant plus jeune (bien plus jeune), j'ai lu le petit lord Fauntleroy, le jardin secret. Aussi, quand Masse critique jeunesse a proposé un roman inédit de Francs Hogdson Burnett, j'ai posé ma candidature et j'ai été ravie d'être acceptée.
Ce qui m'a frappé en premier c'est que nous faisons très rapidement connaissance avec les personnages, leurs façons très particulières de vivre, dans une fuite certes perpétuelle, dans un confort tout relatif, mais Stefan n'a jamais négligé les moyens d'éduquer son fils, même si ces moyens ne sont pas conventionnels. Il faut dire que, si le danger n'est pas présenté clairement, le lecteur comprend bien que Stefan fuit quelque chose et cherche à protéger son fils, et, pour le protéger, il préfère lui donner les moyens de le faire par lui-même, et d'être toujours sur ses gardes. Trop difficile pour un enfant, dira-t-on. de manière plus proche de nous, certains enfants ont survécu en apprenant la prudence, en multipliant les précautions.
Protéger ne veut pas dire « cacher », et Marco est libre d'avoir des amis, et s'il ne peut leur dire la vérité, du moins leur ment-il le moins possible. Il a également appris à aller au-delà des apparences, ce qui lui permet de devenir ami avec Ratcliffe, dit le Rat, parce que son handicap le force à se déplacer comme un rat – ou comment le handicap vous met définitivement au ban de la société, sans aucune possibilité d'intégration – alors de progression sociale n'en parlons même pas. Sevré d'amour, tel apparaît le Rat, alors que Marco n'en a jamais manqué. Il n'est alors pas question de richesse, mais d'attention que l'on accorde – ou pas – à son enfant, sachant que le père du Rat avait trouvé un moyen bien particulier de rentabiliser son fils. La « bande » du Rat m'a fait penser aux enfants qui entourent Fagin dans Oliver Twist – sans Fagin, heureusement pour eux. C'est pourtant, dans l'un et l'autre cas, le même constat d'abandon. Tout dépend de qui parvient à ressembler et à fédérer autour de lui.
Deux espaces-temps se retrouvent dans ce roman, Londres, bien sûr, et ses quartiers pauvres, mais aussi la Samavie, petit royaume européen, dont l'histoire renvoie le lecteur cinq siècles plus tôt. Un royaume presque de conte de fées, qui n'attend pas le réveil de la belle au bois dormant mais le retour de son prince disparu. Et nous ne sommes pas dans un conte de fées, puisque les guerres n'ont cessé d'émailler la destinée de ce pays – tout comme dans l'Europe centrale, aux mêmes périodes – et ne cesseront pas tout au long du roman. Certes, Marco et son ami surmontent des épreuves au cours de leur aventureux voyage, mais il en a fallu, du temps pour parvenir à ce point, pour que l'aventure, enfin, soit possible. Et s'il est une leçon à retenir, elle est bien de ne jamais se fier aux apparences, d'oser toujours aller au-delà.
S'il est question de combat, il est question aussi de méditation, de paix intérieur. Marco ne cherche pas la guerre, il cherche la paix. Et si le mot non-violence n'est pas prononcé, Marco évite le plus possible tout agressivité, toute violence, ce dont ses adversaires sont incapables. N'allez pas croire, pourtant, que ce roman soit moralisateur : le narrateur, qui transparait de temps en temps, se garde bien de seriner une leçon de morale, l'exemple suffit.
Le prince disparu, un roman de littérature jeunesse à redécouvrir.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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