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Critique de chocobogirl


Jean est maçon et vit une routine sans heurts avec Anne-Marie, sa femme et leur petit garçon Kevin. Son quotidien s'épanouit autour des chantiers où il travaille, des visites intempestives de son patron et de leur maison à Montmirail, petite ville où tout le monde se connait mais où plus personne n'échange.

"Il faut avoir grandi, puis vivre dans le même bourg de la province profonde pour épouver le poids de l'enlisement, les grandes espérances ramenées aux proportions d'un compte bancaire, l'ennui auquel on n'échappe plus que par d'infimes détails : un magasin qui ouvre, la fermeture d'un ancien, le vote, au conseil municipal, d'une nouvelle fontaine. "

C'est la rencontre avec la maitresse de son fils qui va servir d'électro-choc. Antonio va chercher Kevin pour la première fois à l'école. Mademoiselle Chambon bouleverse notre maçon et elle-même aura le coeur qui s'emballe. Chacun va essayer d'établir un rapprochement de façon innocente : Antonio va prendre l'habitude d'aller chercher son fils, Mademoiselle Chambon lui demandera de changer une fenêtre.
Personne ne parle de ce qu'il ressent et les deux personnages en resteront là, avec leur sentiments.
Iront-ils alors au bout de leur attraction mutuelle ?

Ce roman prometteur m'a finalement pas mal déçue...
Très marquée par les quelques extraits du film où le couple semble sublime, tout en retenue et en pudeur, j'ai trouvé ce roman très froid et très distancié. Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages et je n'ai pas ressenti du tout l'intensité de leurs sentiments. Au contraire des auteurs asiatiques ( exemple pris complètement au hasard ) qui savent montrer les non-dits et la force des sentiments à petites touches, on retrouve ici un style complètement plat (excepté quelques passages) qui n'est pas capable de traduire l'amour que se porte les deux personnages. Au point que je me suis même posé la question, si c'était vraiment de l'amour ou un prétexte pour fuir le quotidien...
Car c'est bien de fuite qu'il est question ici. Tel le champ de blé qu'ils contemplent à la fin du roman, leur amour a muri et prêt à être "récolté". Pourtant chacun se dérobera devant leur attirance pour mieux se conformer à ce qu'on attend d'eux. Plus que l'histoire d'un amour impossible, j'y ai surtout vu de la lacheté et du conformisme chez deux êtres qui préfèrent choisir la fuite donc et le désespoir de leur petite vie étriquée.

On y trouve cependant quelques beaux passages, comme la scène des champs de blé ou celle où Antonio part au Crotoy et cherche des traces de la présence de Mademoiselle Chambon alors que cette dernière a décidé de ne pas y partir pour mieux trainer du côté de la maison d'Antonio. Constat amer de deux personnages qui se croisent et ne sont pas destinés à se retrouver.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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