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Critique de Coraline2205


Le Chagrin des vivants est le premier roman prometteur d'Anna Hope, une étoile montante de la littérature britannique. On y plonge dans un Londres mutilé par la Première guerre mondiale avec trois femmes lourdement impactées par le conflit.
Le roman met en scène le destin croisé de trois femmes cabossées et rattrapées par leurs souvenirs, trois femmes unies par des liens invisibles. Evelyne est une jeune femme aigrie dont la vie s'est arrêtée à la mort de son fiancé, Fraser. Elle se réfugie dans son travail au bureau des pensions où elle voit défiler des soldats profondément abîmés par la guerre. Ada, la cinquantaine, est obsédée par le souvenir de Michael, son fils, mort à 18 ans sur le front français et dont le corps n'a jamais été retrouvé. Comme toutes les mères qui ont perdu un enfant, elle ne cesse de le voir partout autour d'elle. Enfin, Hettie, 19 ans, dans avec d'ex-soldats pour quelques pences. Mais chez elle, son frère Fred s'accoutume mal à la vie normale et, en proie perpétuellement aux souvenirs du front, reste muré dans le silence.
En parallèle de leurs histoires un peu chaotiques, on se plonge dans un geste de mémoire silencieux et émouvant : le rapatriement du Soldat inconnu en Angleterre. Celui-ci a été déterré discrètement à la lueur de la lune parmi les tombes anonymes sur le front français pour être inhumé à Westminster Abbey le jour de la commémoration de l'armistice. Pendant cinq jours de novembre, on suit donc la procession discrète et presque cérémonieuse qui le ramène en Angleterre. Cinq jours pendant lesquels les citoyens britanniques attendent de pouvoir se recueillir sur la tombe de ce Soldat inconnu en qui ils reconnaissent un père, un mari, un frère ou un fils.

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