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4,05

sur 954 notes
Si je suis là, à vous parler bouquins, c'est parce que mes grands-pères en sont revenus du Chemin des Dames, de Verdun et même c'est original pour un Français, des Dardanelles.

Revenus cassés, mais revenus vivants et entiers de cette tentative de suicide géante de l'Europe entière qui a englouti une jeunesse et plongé le reste de la population dans la douleur du deuil. Ma famille fait partie de ceux qui ont été déplacés de Picardie pour faire la place aux canons des soldats de sa très gracieuse majesté. Enfance dans des paysages mités de cimetières militaires, avec l'interdiction formelle de jouer avec les munitions qui traînaient partout encore dans les champs. J'ai partagé le chagrin des vivants particulièrement collant et héréditaire décrit par Anna Hope dans son roman.

Très tôt, j'ai voulu comprendre cette malédiction pesant sur nombre de personnes de ma génération, et je suis allée m'imprégner de la craie de Champagne de la boue de Verdun dans des restes de tranchées, en entendant encore l'horrible petite chanson sur Craone que chantait l'un de mes grands Pères lorsqu'il avait un peu bu. L'alcool, on en donne vite l'habitude aux hommes pour les envoyer à la mort...

Il est rare qu'un texte rencontre ma vie à ce point, et c'est le cas pour ce roman sensible et bien documenté de cette jeune auteure qui équilibre son propos entre vérité historique de l'histoire de ce soldat inconnu britannique et ces personnages souffrants, pudiques dont la vie entière est marquée par la douleur du manque et du deuil, sur laquelle ils n'arrivent pas à poser de mots. C'est aussi l'horreur des combats sur place dans la boue avec les corps pulvérisés par les obus qui revient dans les cauchemars. C'est aussi la chronique de l'indicible, l'impossibilité de partager avec ses proches, le sentiment de culpabilité générale. La guerre tue, démembre, fracture, sépare, isole, déshumanise .

Un roman choral construit comme une dramaturgie en cinq jours. Les personnages confinent à l'universel. On a des veuves, des mères, des soeurs éplorées, des amputés, ceux qui sont devenus fous, ceux qui voient des fantômes, ceux qui ne dessoûlent plus, blessures visibles et invisibles, stress post traumatique dit-on maintenant. Un récit qui s'installe progressif ...le temps de voir surgir les traumatismes, par traces, et l'horreur de la guerre en évocations incomplètes et énigmatiques qui nous donnent envie d'en savoir plus. C'était une époque où la vie d'un homme sur le front, ou d'une ouvrière dans une usine de munitions ne valait pas grand chose.

Ils étaient partis la fleur au fusil pour une guerre courte et rapide. Ils sont morts par millions, et n'ont pas réussi la paix. le chagrin des vivants s'est par ailleurs communiqué à deux générations qui ont suivi .

Ce roman est étonnant de vérité , je suis ravie de pouvoir la rencontrer lundi chez Gallimard.

Je remercie sincèrement l'éditeur et Babelio pour ce cadeau qui m'a vraiment touchée.




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Je n'ai jamais particulièrement aimé les romans ayant liens avec les deux guerres mondiales… a de rares exceptions près. Et celui-ci en fait partie.

J'aime beaucoup le parti pris de l'auteure de traiter les affres de l'après guerre grâce au soldat inconnu. Au déplacement de ce corps dans un lieu ou on pourra régulièrement rendre hommage a nos soldats.

Mais ce roman, remet en place pas mal de choses, si les poilus avaient le mérite d'être au front , d'autres personnes faisaient également le job et souffraient aussi d'un travail difficile, ou d l'absence tout simplement d'un enfant, d'un mari ou encore d'un père.
Entre l'espoir et le désespoir il n'y a qu'un fil, et l'auteure le tricote pour faire se croiser les destins de ses personnages et créer une trame intéressante et surprenante.
Une histoire prenante, un véritable hommage a tous les survivants de cette première guerre mondiale ( mère, épouse, soldats, ouvriers,...) .

J'ai dévoré ce roman. L'auteure a une écriture addictive , qui nous emporte loin dans son monde.
Un roman que je conseille volontiers
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D'un doigt impossible de rédiger une critique , je dirai que j'ai lu d'une traite ce roman que j'ai trouvé excellent de par sa singularité stylistique, son intrigue bien ficelée, son sujet grave sur les vivants d'après guerre en 1920 en Angleterre, et de par l'émotion qu'il m' a provoquée.
Cérémonie du Soldat inconnu .

Merci Rabanne d'avoir su me donner envie de lire cette auteure, même si c'était d'autres titres ( que je lirai).
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SURVIVRE
Merci à BABELIO pour cette masse critique spéciale, aux éditions GALLIMARD, et à la rencontre organisée avec l'auteure.
J'ai été ravie de pouvoir écouter l'auteure « raconter » son roman ce qui m'a permis d'appréhender les trois personnages féminins de façon plus réelle même si la guerre, comme tout un chacun ne l'ignore pas, laisse des cicatrices, séquelles et bien plus encore chez les soldats, leurs familles et sur tout un peuple et ce bien au-delà des frontières.
L'histoire de ces femmes « cabossées » par les suites de la première guerre mondiale est traitée ou plutôt décrite de façon sensible sur les 5 jours avant la cérémonie du soldat inconnu qui a eu lieu le 11 novembre 1920.
A lire absolument : rarement le point de vue des femmes est mis en exergue de façon aussi directe, et sensible.
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Pendant ces cinq journées de novembre 1920 se prépare à Londres la commémoration de l'armistice, le 11, pendant laquelle va être enterré le soldat inconnu à Westminster Abbey. Les restes d'un soldat retrouvés parmi ces tombes qui fleurissent dans les campagnes françaises et qui vont peu à peu rejoindre des cimetières plus adaptés. Les restes d'un corps anonyme, choisis parmi tant d'autres que leurs familles n'ont pu revoir une dernière fois. Et qui reconnaîtront un mari, un frère, un père, un cousin, un oncle au passage de ce guerrier sans visage...

Des femmes, des millions de femmes aux destins brisés, des enfants devenus orphelins avant de savoir parler, et des hommes revenus... estropiés, gazés, traumatisés, inutiles, encombrants parfois, obligés de quémander une pension, une attention, une danse...tous viendront en foule se recueillir.

Trois femmes, unies par d'invisibles liens, vont hésiter pendant ces cinq jours où les souvenirs se font plus pressants.
Evelyne, la trentaine, travaille au bureau des pensions. Elle a perdu son fiancé, elle a des doutes sur son frère, Edouard, ancien capitaine, elle est amère, aigrie. Sa vie s'est arrêtée à la mort de Frazer, son unique amour, son avenir anéanti.
Ada, la cinquantaine, mariée à Jack qu'elle ne regarde plus, obsédée par le souvenir de son fils, Michael. Parti trop tôt, à 18 ans, elle aurait voulu le retenir, mais non, il est mort là-bas, sur un champs de bataille français, loin de ses parents. Elle n'a reçu qu'un mot, une lettre, pour lui annoncer que son garçon était mort mais que son corps n'avait pas été retrouvé...Et alors son fantôme la hante surtout depuis le passage d'un homme qui semble l'avoir connu.
Et Hettie, qui a 19 ans et qui fait danser les soldats pour quelques pence. Son frère, Fred, est muré dans le silence, incapable de reprendre le cours d'une vie normale. Son père est mort. Alors elle danse au Hammersmith Palais au désespoir de sa mère qui a besoin de sa paye.

Et même si la guerre est finie dans ce Londres meurtri, les traces des bombardements sont encore présentes dans les gravas des immeubles effondrés, dans l'angoisse des habitants, le chagrin est là dans le coeur des survivants. Anna Hope parvient à nous faire revivre cette époque avec beaucoup d'intensité, à nous faire ressentir toute la pesanteur des suites du désastre, la résistance des hommes face à ceux qui voudraient oublier...Et si beaucoup réapprendront à vivre, d'autres resteront à jamais marqués dans leur chair par cette grande boucherie mondiale.

Un très beau premier roman écrit par une jeune romancière au talent prometteur. Un bel hommage à tous les oubliés de l'histoire et aux femmes qui travaillent dans l'ombre à réparer les destins.
Un grand merci aux éditions Gallimard et à Babelio pour la découverte de ce texte et l'invitation à la rencontre avec l'auteure.
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Londres, en ce début novembre 1920, se prépare à accueillir le Soldat inconnu. Un corps, parmi tant d'autres, exhumé des terres françaises, qui permettra au peuple anglais de se recueillir, à défaut pour nombre de familles de pouvoir récupérer l'un des leurs. Un mari, un frère, un fils ou un fiancé...
Sur la piste du Hammersmith Palais, Hettie, à peine 19 ans, fait virevolter, pour six pences la danse, d'anciens soldats. Un travail que sa mère, avec qui elle vit, réprouve. Cela ne l'empêche pas de lui réclamer la moitié de sa paye pour aider au fonctionnement de la maison d'autant que son frère, revenu du front, reste toute la journée à ne rien pouvoir faire alors que des cauchemars peuplent ses nuits...
Evelyn, elle, peine à se remettre de la mort de son fiancé, Frazer. Son entourage la dit amère alors qu'elle voit simplement gris et terne l'avenir sans lui. Après avoir fabriqué des munitions, elle travaille aujourd'hui au bureau des pensions de l'armée. Sa manière à elle d'aider ceux qui sont revenus. Mais elle s'inquiète aussi du comportement de son frère, Edward, un ancien capitaine qui mène une vie de débauche...
Quant à Ada, elle s'imagine encore aujourd'hui que son fils, Michael, va revenir. Pas de corps sur lequel se recueillir mais une simple lettre lui notifiant que son fils a trouvé la mort sur le champ de bataille, en France. Beaucoup de questions se bousculent en elle...

Durant ces cinq jours de novembre 1920, l'on suit le quotidien de trois femmes, toutes touchées par la guerre, en toile de fond l'arrivée du Soldat inconnu rapatrié depuis la France. Si certains de ces hommes n'en sont pas revenus, laissant des veuves ou des mères éplorées, des enfants orphelins, d'autres sont bien rentrés au pays. Handicapés ou mutilés parfois, isolés pour certains mais tous meurtris dans leurs coeurs et dans leur tête, ces images de guerre qui les hantent toujours. D'une écriture très immersive, presque visuelle, Anna Hope nous plonge dans l'après à travers le portrait des ces trois femmes, Hettie, Evelyn et Ada. Trois femmes qui peinent à envisager un avenir, le souvenir de la guerre étant encore bien trop présent. Ces portraits, si parfaitement décrits, sont d'une force incroyable et d'une beauté rare. Les personnages secondaires, principalement des hommes, ne sont pas en reste. D'une infinie sensibilité et d'une plume subtile, l'auteure nous offre un très beau roman, profond et juste.
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Le chagrin des vivants, je le connais. Je le connaissais bien avant d'avoir lu le livre d'Anna Hope.
Je le connais à travers ce que me racontais ma grand-mère lorsque j'étais enfant.
Ce chagrin, elle était malheureusement très bien placée pour en parler, elle qui avait perdu ses quatre frères lors de la "grande" guerre.
Seule fille dans une fratrie de cinq enfants, elle s'est retrouvée fille unique à la fin de la guerre.
Un traumatisme dont elle ne s'est jamais remise.
Et c'est là l'interrogation principale de ce roman : la guerre terminée, les vivants peuvent-ils se remettre de leurs traumatismes ? Peuvent-ils se sortir de leur chagrin ?
Le chagrin des vivants, c'est ce qui reste après la guerre ; c'est ce qui relie ceux qui ont survécu, c'est ce qu'ils partagent sans le savoir.
Les dirigeants l'ont bien compris, et pour établir une sorte d'unité nationale, organisent une cérémonie qui devrait rassembler le pays : en novembre 1920, toute l'Angleterre attend l'arrivée du Soldat Inconnu, à qui un hommage national va être rendu le 11.
Anna Hope nous fait revivre cette journée, ainsi que les quatre qui la précèdent, principalement à travers la vie de trois femmes qui ne se connaissent pas.
Chacune d'elle a son chagrin, chacune d'elle a perdu quelqu'un ou quelque chose ; toutes ont perdu leur vie d'avant.
Vont-elles se joindre à la ferveur populaire ? La cérémonie va-t-elle leur apporter un début d'apaisement, un début de réponse à leurs interrogations ?
J'ai adoré ce roman très bien écrit et très bien construit.
Le récit alterne entre les différents protagonistes, dont les blessures apparaissent petit à petit. Si certaines sont physiques et très visibles, d'autres sont plus insidieuses car intérieures, intimes ; elles sont invisibles mais bien présentes.
J'ai suivi ces personnages attachants parce qu'Anna Hope les a formidablement bien réussis. Ils sont réels, ils vivent sous nos yeux, ils sont terriblement humains, avec leurs faiblesses mais aussi leurs forces.
La guerre est finie depuis deux ans.
Militairement finie, oui. Parce que dans la vie des gens, elle ne l'est pas. Et l'on se demande si elle le sera un jour...

Ed dit à sa soeur Evelyn :
"Et quoi qu'on puisse en penser ou en dire, l'Angleterre n'a pas gagné cette guerre. Et l'Allemagne ne l'aurait pas gagnée non plus.
− Qu'est-ce que tu veux dire ?
− C'est la guerre qui gagne. Et elle continue à gagner, encore et toujours."
Il trace un cercle en l'air avec sa cigarette : c'est comme s'il dessinait l'ensemble des guerres, si innombrables soient-elles, l'ensemble des guerres passées et l'ensemble des guerres à venir.
« C'est la guerre qui gagne, répète-t-il amèrement, et celui qui ne partage pas cet avis est un imbécile. »

Ed a raison. La guerre ne fait pas de vainqueurs. Elle fait des morts et des vivants souffrants. Personne n'en réchappe, personne n'en ressort intact.
Anna Hope s'est certainement beaucoup documentée pour écrire un livre si juste. Elle nous offre un point de vue original puisque ses personnages principaux sont des femmes.
Le chagrin des vivants est un magnifique roman, intense et sensible. C'est le premier de l'auteur, et c'est une grande réussite.
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2 ans après la fin de la 1ère guerre mondiale, en Angleterre.
L'histoire se déroule sur 5 jours. 5 jours clos par l'arrivée du cercueil du soldat inconnu.
5 jours qui permettent au lecteur de suivre 3 femmes meurtries. Meurtries par la guerre, meurtries par l'absence d'un fils, d'un amoureux, d'un frère... Leur point commun, un proche disparu, sans avoir pu avoir confirmation de la mort, sans avoir pu se recueillir sur le corps de l'être aimé.
Ce livre est un hommage magnifique aux victimes de la guerre. A toutes les victimes, les soldats morts, mais aussi aux soldats blessés revenus au payx, aux proches restées en Angleterre, à la famille, aux amis...
Malgré que la guerre soit terminée, elle est toujours dans leur vie quotidienne, présente, pesante, insistante.
Chacun a sa façon de faire le deuil, avec plus ou moins de succès, avoir la possibilité de se relever, de passer à autre chose, de continuer à vivre tout simplement. Quand la guerre est finir, tout ne revient pas à la normale du jour au lendemain. le temps doit faire son oeuvre.
Pour certains, l'arrivée de ce "soldat inconnu" a permis de tourner plus ou moins la page. Cela permet aussi à certaines personnes de rendre hommage, de se rattacher à quelque chose.
J'ai trouvé ce livre intense, humain, triste mais pas larmoyants, dur. Il donne à réfléchir. Il permet de se rappeler.
Il n'y a pas de gagnants à la guerre, il n'y a que des victimes.
Merci à Anna Hope pour cette belle lecture.
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Novembre 1920. La "Grande guerre" est officiellement finie depuis deux ans. Officiellement, mais pas dans le coeur de celles et ceux qui ont perdu fils, mari, fiancé, ni dans la chair de ceux qui en sont revenus mutilés, traumatisés, des visions d'horreur plein le ciboulot. Nous sommes à Londres, et nous allons passer cinq jours en compagnie de trois femmes à qui cette sale guerre a laissé bien des séquelles. Nous les accompagnerons jusqu'à l'arrivée du Soldat inconnu anglais, un corps anonyme choisi selon de mystérieux critères sur un champ de bataille en France et ramené symboliquement en grande pompe le 11 novembre 1920.

Evelyn, la trentaine, est l'une de ces femmes veuves avant même d'avoir pu célébrer son mariage, elle a perdu son fiancé Fraser, et d'une certaine façon aussi son frère Ed, avec lequel la complicité passée s'est éteinte depuis qu'il est revenu. Pendant le conflit elle a fabriqué des munitions, puis s'est reconvertie dans l'assistance aux soldats pour toucher leur pension.

Ada est plus âgée, et vit avec le souvenir de son fils disparu, Michael, qu'elle croit apercevoir à tout bout de champ. Comme elle ne sait pas exactement où et comment il a perdu la vie, elle entretient des fantasmes nourris par certaines rencontres, ce qui génère l'incompréhension grandissante de son mari Jack.

Et enfin, Hettie, la benjamine, 19 ans à peine, elle est danseuse de compagnie dans un établissement où nombre d'anciens soldats viennent oublier le temps d'une danse leurs douleurs et les images de boucheries imprimées dans leur tête. Elle vit avec sa mère et son frère Fred, ce dernier faisant partie des rescapés. Mais depuis son retour, en proie à des cauchemars récurrents, il est incapable de trouver du travail et traîne son mal-être derrière lui.

Chacune de ces femmes tente de poursuivre sa vie comme elle peut, de surmonter la perte, et de ne pas se laisser engluer par le marasme. Mais elles ont en commun cette difficulté à partager leur ressenti et leur souffrance avec leurs proches, qui soit ne les entendent pas, soit sont eux-mêmes encore trop vulnérables pour les écouter. Certains personnages se réfugient dans l'alcool, la drogue, ou les rencontres éphémères. D'autres s'accrochent à l'espoir de savoir enfin ce qu'il s'est passé exactement sur ces champs de bataille, dans l'espoir d'apaiser leurs doutes. Nous lecteurs, nous en sauront plus, par le biais de retours en arrière sur le front, et de chapitres en italique évoquant la quête du Soldat inconnu "idéal", celui qui incarnera tous ces disparus aux yeux de la population anglaise et permettra, peut-être, d'enfin faire son deuil.

Ce n'est pas le premier roman que je lis d'Anna Hope, mais ce serait le premier qu'elle a écrit. Je salue sa maturité dans ce cas, sa maîtrise de l'écriture et de la psychologie des personnages. On les imagine parfaitement, ainsi que les tourments qui les agitent. Au début, j'ai eu un peu de mal à les identifier, il y a beeaucoup de personnages secondaires autour des trois héroïnes, mais je suis assez rapidement rentrée dans le monde de chacune. C'est peut-être la jeune Hettie qui m'a le plus touchée, elle incarne encore une certaine fraîcheur dans ce monde désabusé, même si elle est bien loin de l'insouciance qu'on devrait connaître à son âge. Evelyn par contre m'a parfois agacée, je l'ai trouvée rigide et peu compréhensive alors qu'elle est censée apporter de l'aide aux ex-soldats. Quant à Ada, bien sûr j'ai été triste pour elle qu'elle ne parvienne pas à accepter la disparition de son fils, j'aurais aimé plus de compréhension de la part de son mari.

On pourrait sans doute transposer ce récit à n'importe quelle guerre contemporaine, parce qu'à l'issue d'un conflit, il y a toujours "le chagrin des vivants" qu'Anna Hope a si bien su cerner.
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Trois femmes, Ada, Evelyn, et Hettie que l'on va suivre du 7 au 11 novembre 1920.
Ada a perdu son fils, Evelyn a perdu son fiancé , quant à Hettie, elle se retrouve tous les soirs au Hammmersmith Palais à danser pour six pences et espère trouve l'amour parmi tous ces hommes abimés par la guerre qui viennent oublier le temps de quelques danses les horreurs de la guerre.
Ce livre est lourd émotionnellement. Très visuelle, l'écriture de Anna Hope nous plonge dans un décor sombre, triste, gris. J'ai lu ce livre avec une boule dans la gorge, tendue et mal à l'aise. le chagrin de ces femme qui est parfois proche de la folie nous happe et ne nous permet pas de lire ce roman en dilettante , c'est un livre sérieux que l'on lit avec une certaine pudeur et respect.
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